Catherine Conconne sauvera-t-elle les cinémas en Outre-mer ?

Sénatrice de Martinique, Catherine Conconne défend sa proposition de loi pour la pérennité des salles de cinéma, ce jeudi 15 juin.

Catherine Conconne, sénatrice.

L’augmentation, par les multinationales, du taux de location de films met en péril les salles de cinéma en Outre-Mer, déjà fragilisées. Catherine Conconne, soutenue par d’autres collègues sénateurs, dont Victoire Jasmin, Victorin Lurel, a déposé un texte le 5 avril. Une discussion en séance publique se tient ce jeudi 15 juin, au Sénat.

L’objectif de la proposition de loi est de plafonner le taux de location aux distributeurs de films (des majors internationales) à 35% en Outre-mer. Il s’agit à la fois d’assurer la pérennité des établissements ultramarins, d’une part, et de permettre l’accès au cinéma pour les populations d’Outre-mer à un tarif « acceptable », d’autre part.

Eviter la disparition des salles de cinéma en Outre-mer

Dans son exposé, la sénatrice Conconne rappelle qu’historiquement, le taux, appliqué de façon forfaitaire, est de 35 % dans les Outre-mer. Dans l’Hexagone, il fluctue mais est proche du plafond de 50 % fixé par le code du cinéma et de l’image animée.

« Demain, si les établissements devaient impacter cette hausse de location envisagée jusqu’à +15% sur le billet, il deviendrait prohibitif pour les populations, soutient la sénatrice Catherine Conconne. Si les exploitants, qui sont déjà en difficultés, n’augmentent pas le prix du billet, qui est déjà en moyenne supérieur en outre-mer, c’est la disparition certaine des salles de cinéma qui s’annonce ! »

Le remake de David contre Goliath

Les discussions en cours depuis près de deux ans entre les établissements d’Outre-mer (des PME) et les majors s’apparente au remake de David contre Goliath. « Nous sommes des petits marchés, rappelle, confiante, Catherine Conconne. Avec une loi régulant le taux de location des films à 35%, on pourra sauver les établissements de cinéma d’Outre-mer. La hausse des taux est déjà en cours, ce qui rend nécessaire une régulation urgente par la puissance publique. »

En Outre-mer, 18 établissements privés de spectacles cinématographiques, regroupant 72 salles, ont été répertoriés en Guadeloupe (3), Guyane (3), Martinique (1), à La Réunion (7) et à Mayotte (1). « Répartis dans les principaux bassins de population, ils ont réussi à conquérir un public large constitué de familles, de jeunes, d’actifs ou de scolaires, et sont devenus, pour la plupart, de véritables lieux de vie implantés au cœur des territoires. »

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