Catastrophe aérienne en Guadeloupe : serions-nous prêts ?

A l’aéroport Pôle Caraïbes (les Abymes), la préfecture a organisé un exercice grandeur nature incluant tous les services qui interviendraient en cas de déclenchement du Plan Orsec Aérodrome.

Au total, 300 personnes ont pris part, ce jeudi 28 avril, à l’exercice organisé par la préfecture de Guadeloupe pour tester l’ensemble des moyens de secours, les procédures de communication et de diffusion de l’information à mettre en œuvre en cas de crash aérien.

Pour cet exercice de coordination des services à grande échelle, les volontaires du RSMA ont simulé les passagers d’un ATR en provenance de Saint-Domingue. Le pilote signale à la tour de contrôle un dysfonctionnement du train d’atterrissage à l’approche de l’aéroport Pôle Caraïbes. L’avion se « pose » sur le ventre et glisse sur la piste.

« Pour parler le même langage entre les services. »

Thierry Bastide (2e à gauche), responsable de la sécurité à l’aéroport Pôle Caraïbes, avec les équipes de la gendarmerie des transports aériens.

En liaison avec le pilote, la tour de contrôle prévient les pompiers de l’aéroport qui interviennent immédiatement, ainsi que la préfecture pour le déclenchement des différentes procédures.

« Cet exercice est important pour tester réellement nos moyens de communication et nous entraîner à parler le même langage entre services », commente Thierry Bastide, responsable SSLIA (service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs) et responsable de la sécurité à l’aéroport Pôle Caraïbes.

Sdis, Samu, gendarmerie, aviation civile, Police…

Sur place, les pompiers constatent que certains passagers, pris de panique, s’enfuient. D’autres sont allongés près de la carlingue. Un poste médical avancé est déployé sur le site pour la prise en charge des victimes. « Entre-temps, poursuit Thierry Bastide, les pompiers ont mis en œuvre une procédure pour refroidir l’avion et éviter la fumée incommodante. »

Le Sdis arrive en renfort, puis le Samu, la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA), l’aviation civile, les équipes de l’aéroport Pôle Caraïbes…, mais aussi les motards la Police nationale pour escorter les ambulances « le plus rapidement possible » vers le CHU.

Un dispositif exceptionnel

Alain Bièvre, président du directoire de la société aéroportuaire Guadeloupe Pôle Caraïbes avec Alexandre Rochatte, préfet de Guadeloupe.

En complément des modules testés chaque année au sein des services, cet exercice de coordination à grande échelle est à mettre en place tous les deux ans. « Nous avons réuni tous les services qui seraient concernés par un crash à l’aéroport Pôle Caraïbes, explique Alexandre Rochette, préfet de Guadeloupe. Nous avons déployé des moyens de secours importants pour les blessés, mais aussi un poste de soutien psychologique des passagers et d’accueil des familles. Il faut que nous puissions les informer, les rassurer s’il y a des blessés ou des décès parmi les passagers. »

Ce dispositif exceptionnel inclut la présence des services du procureur de Pointe-à-Pitre pour l’enquête qui permettra de déterminer les causes de l’accident et les responsabilités.

L’objectif : sauver des vies

A la clôture de l’exercice, en début d’après-midi, ce jeudi 28 avril, un premier débriefing a été organisé avec les différents services qui ont pris part à l’opération. Dans quelques semaines, un retour d’expérience permettra, si nécessaire, de mettre à jour les procédures.

L’essentiel étant que le jour J, les différents acteurs soient en phase pour que des vies soient sauvées et que les familles et victimes soient prises en charge dans les meilleures conditions.

Cécilia Larney

Ouverture d’une enquête judiciaire

Patrick Desjardins, procureur.

« Derrière chaque accident collectif, il y a forcément une enquête judiciaire qui se met en place, rappelle Patrick Desjardins, procureur de Pointe-à-Pitre. Pour déterminer les causes de l’accident et les éventuelles responsabilités, il est très important que le procureur de la République, territorialement compétent là où a eu lieu l’accident, soit immédiatement informé pour assister aux premières opérations investigations et établir avec le préfet une liste de victimes, le plus rapidement possible. Dès les premières minutes, je me suis mis en relation avec le procureur de Paris pour l’en informer. A ce titre, il a la possibilité d’intervenir, dans un second temps, avec des moyens beaucoup plus conséquents pour des investigations beaucoup plus importantes s’il l’estime nécessaire. »

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