Carnaval et Covid. Quand Akiyo écrit au préfet

« Dès l’année dernière, le Mouvman Kiltirel AKIYO (MKA), a pris très tôt la décision de ne pas débouler dans les rues afin de protéger la population Guadeloupéenne.

Face à une pandémie mondiale, inconnue, conscients de cela, mais aussi soucieux des risques encourus, nous avons voulu contenir la jeunesse et éviter la prolifération du virus. »

C’est le début d’une lettre ouverte au préfet de Région, préfet de la Guadeloupe Alexandre Rochatte, que Guillaine Boucher, présidente du Mouvman Kiltirel Akiyo, vient de rendre publique.

Le Mouvman, rappelle ensuite une série d’alertes lancées pour demander de limiter l’entrée de personnes arrivant sur le territoire, soulignant : « Il est inadmissible qu’il n’y ait pas de motifs impérieux et de vraies quarantaines imposés À TOUS LES PASSAGERS arrivants, et ce en dépit du fait que le variant Omicron sévissait déjà en France hexagonal. »

Et fustigeant : « Aucune de ces mesures n’a été prise, pour anticiper la vague de contamination en cours et force est de constater qu’encore une fois notre culture est sacrifiée comme l’année dernière qu’il s’agisse du carnaval, de Pâques, des grandes vacances et des fêtes de fin d’année. Nous sommes sur une île, il n’y a aucun variant qui arrive en Guadeloupe « à la nage » ! »

Le Mouvman invite le préfet à « se renseigner sur l’importance des mœurs et coutumes de notre île. La Culture a une place incontournable dans l’équilibre de la vie Guadeloupéenne (Léwoz, kout tambou, théâtre, musique, etc)… »

Il prévient : « Dans la tension sociale actuelle, il serait donc impensable que notre culture ne s’exprime pas et que notre population perde ses repères (…) Il est inconcevable que des personnes qui voyagent, quelles qu’elles soient, viennent prendre du bon temps en Guadeloupe, tandis que, nous nous voyons imposer des restrictions. »

Le Mouvman s’introduit dans le débat social pour demander : « Il serait judicieux de créer un consensus, pour faire vivre notre île tout en protégeant ses habitants et donc de réunir la classe politique, économique, syndicale, associative, culturelle, événementielle et patronale, afin que tout le monde s’y retrouve et que la population arrête d’être victime des intérêts des uns et des autres. »

En conclusion : « Le Mouvman Kiltirel Akiyo, vous annonce d’ores et déjà, M. Le Préfet, que nous allons permettre à notre culture de vivre et de reprendre sa place pendant cette saison carnavalesque. Dès que, selon nous, la situation sanitaire le permettra, restrictions ou pas, nous ferons ce que nous savons faire de mieux : transmettre de l’énergie positive, de la guérison, de la force et de l’amour à notre peuple armés de nos tambours (…) Ki Yo Vlé Ki Yo Vlé Pa ! »

La lettre ouverte d’Akio :

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