Ce jeudi, s’est déroulé l’exercice annuel Caribe Wave. Un exercice international grandeur nature de la Commission Océanographique Intergouvernementale (IOC) pour se préparer en cas d’alerte tsunami.
Parce qu’un événement d’une telle ampleur peut arriver à n’importe quel moment, c’est en ce jour chômé de la mi-carême qu’a eu lieu l’exercice Caribe Wave. Mais, cela marque surtout le 10e anniversaire du tsunami de Tohoku au Japon, consécutif à un séisme.
Le scénario retenu en Guadeloupe parmi les deux proposés était le suivant : un tsunami généré par un séisme d’une magnitude 8,5, le long de la zone de subduction au Nord des Petites Antilles. Un scénario extrême menace la zone Caraïbe à 300 km de la Guadeloupe. Les territoires les plus concernés sont les îles du Nord, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, le nord Grande-Terre et le nord Basse-Terre.
Sensibiliser la population
Cet exercice d’alerte tsunami est d’abord utile pour la population. Cela permet de revoir les fondamentaux tels que s’équiper d’un kit de survie ou encore, repérer les zones refuges à proximité. Toutefois, le premier adjoint au maire de Deshaies, Alphonse Guillaume, regrette que la population n’ait pu être mobilisée en raison du contexte sanitaire. « Nous avions pour consigne de ne pas demander à la population de participer. »
Ainsi, ce sont les élus qui se sont rendus au plus vite, une fois l’alerte donnée, dans l’une des 23 zones refuges répertoriées à Deshaies.
Tester les services compétents
Mais, l’exercice Caribe Wave, c’est également un bon moyen pour les autorités compétentes de mettre à l’épreuve la réactivité de leur service en termes de diffusion d’alerte et d’évacuation des zones à risques. Au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) qui vient en appui scientifique dans ce genre de situation, il a fallu répondre au plus vite à l’alerte de la préfecture, lancée à 10 heures, ce jeudi. « C’était un moyen pour nous de tester notre capacité de mobilisation. Nous avons aussi dû nous réorganiser en ce jour chômé », indique Yoann Legendre, géologue régional.
Au poste de commandement de Deshaies, le plan communal de sauvegarde a été activé. Et les forces de l’ordre « ont joué le jeu », indique Alphonse Guillaume. Arrivés sur place en une dizaine de minutes, l’alerte a pu être donnée à la population en 15 à 20 minutes dans les rues, mais aussi sur les plages.
« Nous avons pu tester notre capacité à être opérationnel et nous pourrons améliorer l’ensemble de notre dispositif. Nous sommes satisfaits, mais il nous reste du travail », estime Alphonse Guillaume, premier adjoint au maire de Deshaies.
Elodie Soupama