Au Royaume-Uni, l’économie s’est contractée de 9,9 %, paralysée par la pandémie de coronavirus. L’un des secteurs les plus touchés est celui de la restauration. De nombreux restaurants et bars ont fermé leurs portes définitivement. Originaires de la Guadeloupe, les frères Baptiste, dirigeants de Bokit’la restent optimistes et attendent la sortie de crise.
Poulet, morue ou vegan. Depuis 2012, les bokits guadeloupéens sont présents dans la capitale britannique grâce à Bokit’la. Une entreprise familiale de street food fondée par Nicolas et Thierry Baptiste, avec leur ami Julien Otz, aujourd’hui directeur de l’Amour du goût en Guadeloupe. En 9 ans, les jeunes entrepreneurs ont développé leur activité, notamment grâce aux marchés chaque week-end, mais l’an dernier, avec l’arrivée du coronavirus, les marchés ont été annulés, tout comme les festivals.
Jusqu’à 300 personnes à l’heure du déjeuner
Le dimanche, au marché de producteurs d’Alexandra Palace, dans le nord de la capitale britannique, les bokits attiraient jusqu’à 300 personnes à l’heure du déjeuner. S’il est vrai que le secteur de la restauration a été durement touché au Royaume-Uni, la « créole food » de Bokit’la est toujours aussi appréciée.
La situation devrait rapidement s’améliorer avec la réouverture des commerces dits non-essentiels, dont les restaurants en extérieur, à partir du 12 avril. Il faut dire que le Royaume-Uni, et ses 125 000 morts depuis le début de la crise (le plus lourd bilan en Europe), respire un peu mieux ces dernières semaines. La campagne précoce de vaccination – lancée le 8 décembre 2020 – permet d’entrevoir le bout du tunnel.
Des recommandations « difficiles à suivre »
Thierry Baptiste, co-fondateur de Bokit’la, est plutôt circonspect. Comme bon nombre de résidents au Royaume-Uni, il a parfois eu du mal à comprendre la stratégie des autorités britanniques : « La situation change au jour le jour, et c’est parfois difficile de suivre toutes les recommandations, qui sont parfois contradictoires. Il en va de même pour les aides de l’Etat, avec des annonces au compte-gouttes qui créent beaucoup d’incertitudes et de confusion. »
Baisse du chiffre d’affaires
Comme de nombreux chefs d’entreprise, les frères Baptiste, ont dû s’adapter à la crise, en développant notamment la commercialisation de leurs sauces, piments et boissons. Ils ont aussi accentué la livraison et la préparation de menus à emporter.
« Il y a eu une baisse du chiffre d’affaires, confie Nicolas. Déjà notre activité a été totalement interrompue au début du premier confinement en 2020. Ensuite, tous les évènements et festivals où nous allions ont été annulés, en sachant que c’est la période pendant laquelle nous réalisons le plus de recettes. Mais, cela nous a poussés à sortir des sentiers battus pour adapter notre activité pendant la pandémie. »
Plus d’un an après le premier confinement en Angleterre, Nicolas Baptiste veut rester optimiste. « Il y a toujours et il y aura toujours des moments difficiles, mais Bokit’la is here to stay. Bokit’la survivra à la pandémie. »
Nicolas Négoce
L’espoir d’une reprise totale
Au Royaume-Uni, plus de 24,1 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin contre le coronavirus, selon les derniers chiffres officiels. D’ici la mi-avril, tous les Britanniques de plus de 50 ans auront reçu au moins une dose, et d’ici la fin du mois de juillet, l’intégralité des adultes devrait avoir été vaccinée.
Parmi eux, les frères Baptiste, qui attendent patiemment leur tour, mais surtout la possibilité de recommencer à travailler normalement. Vraisemblablement, à partir du 17 mai, l’ouverture des cinémas, hôtels, stades, hôtellerie-restauration en intérieur… est programmée, conformément à la stratégie de sortie de confinement du gouvernement britannique.
