La France voudrait légaliser le cannabis riche en CBD uniquement sous la forme de produits dérivés ; le taux de THC doit être inférieur à 0,2 %.
Du nouveau pour nos amis qui aiment le cannabis sativa. Fin mai, les services du Premier ministre ont confié à l’AFP que la France va autoriser la culture, l’importation, l’exportation, ainsi que l’utilisation industrielle et commerciale, de « toutes les parties du chanvre ». Sous réserve d’un taux de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), une molécule psychoactive, inférieur à 0,2% dans les produits bruts et les produits finis.
Toujours selon les sources de l’AFP, la rédaction de ce nouvel arrêté doit être finalisée prochainement. Le texte sera ensuite envoyé à la Commission européenne. Les Etats membres de l’Union européenne auront alors un délai de 6 mois pour questionner la France avant une possible publication au journal officiel.
Une activité actuellement « tolérée »
Cette décision permettrait enfin aux agriculteurs français, leaders européens du chanvre industriel, de cultiver la plante pour les vertus apaisantes du cannabidiol (CBD), une molécule non psychoactive. Le secteur secondaire se chargerait ensuite de transformer ce cannabis « light » en produits dérivés. Et l’activité des boutiques spécialisées, jusqu’ici floue aux yeux de la Loi, s’en trouverait clarifiée.
« C’est bien que la France mette le nez là-dedans ! » Pour David Boisson, marchand de cannabidiol à Saint-Barthélemy, « les commerçants sont un peu perdus. Et les consommateurs pensent souvent, à tord, que le CBD est légal en France depuis la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en novembre dernier*. » Le fondateur du site WestIndiesCBD.com ajoute, « le cannabis, qu’il soit riche ou faible en THC, reste aujourd’hui illégal en France. Notre activité de marchand de CBD est tolérée mais elle n’est pas encore légale. »
Fleurs séchées de CBD : l’exception française
Matignon a toutefois précisé que « la mise sur le marché de sommités florales ou de feuilles brutes à fumer ou en tisane est interdite, tout comme les produits incorporant du chanvre brut ». Une décision qui, à en croire David Boisson, « fait couiner » la profession. « Dans toutes les boutiques, et nous sommes 1400 en France, la vente de fleurs représente la part la plus importante du chiffre d’affaire. » Le commerçant des Iles du Nord confesse même qu’il préférerait voir la France « taxer fortement le produit, comme avec le tabac, plutôt qu’elle interdise la vente de fleurs de CBD. »
Mais pourquoi continuer de prohiber un produit reconnu comme non stupéfiant par l’UE et en vente libre dans les autres pays européens ? Paris justifie cette restriction par des motifs « d’ordre public » et de « santé publique ». Un délit de sale gueule, en d’autres termes, pour les fleurs séchées de CBD, victimes de leur forte ressemblance avec celles de cannabis stupéfiant.
Une ressemblance qui rendrait difficiles les contrôles policiers sans analyse du produit saisi. Pour rappel, il existe des tests réactifs à la marijuana peu encombrants, et qui donnent un résultat instantané à partir d’un simple échantillon de produit. Les douaniers utilisent notamment le test Duquenois rapide. Par ailleurs, certains consommateurs fument les fleurs de CBD, ce qui est nocif pour la santé.
« La combustion du CBD n’a aucun intérêt »
david boisson
« Les personnes qui consomment le CBD pour se soigner, ne le fument pas, souligne David Boisson. Elles utilisent de l’huile, des extractions, des baumes… Les fumeurs de CBD sont souvent d’anciens fumeurs de cannabis qui ont gardé le geste mais qui ne veulent plus des effets cérébraux du THC. Ils recherchent avant tout un effet placébo. Au-delà de ça, la combustion des fleurs de CBD n’a aucun intérêt. » Pour apprécier pleinement les effets du cannabidiol, le spécialiste de la vente en ligne de CBD conseille de chauffer la molécule à basse température, 120°C par exemple, avec un vaporisateur.
Hugues Mercader
* Le 19 novembre 2020, au nom de la libre circulation des marchandises, les juges de la Cour de justice de l’Union européenne ont invalidé l’interdiction française de commercialisation des produits à base de CBD, estimant que le cannabidiol n’est pas un stupéfiant.
Fleur CBD
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Gélules CBD
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CBD pour animaux
Le CBD existe également pour chiens et chats
CBD is the new rimèd razyé
La pharmacopée est généreuse aux Antilles mais connaissez-vous la « zèb a sébédé » ? Le cannabidiol, alias CBD, est une molécule extraite du chanvre industriel. Naturel et sans effet cérébral, ce cannabinoïde est réputé pour ses vertus thérapeutiques.
Les recherches scientifiques menées depuis les années 1960 ont d’ailleurs démontré l’utilité du CBD dans le traitement de nombreuses affections : stress, nausées, douleurs articulaires et musculaires, douleurs neuropathiques, diabète, dégénérescence des cellules… et la liste est encore longue.
Historiquement, en Guadeloupe, le premier commerce à avoir proposé des produits à base de cannabidiol est la boutique Gwada’Seeds à Jarry. Depuis fin 2020, les boutiques de CBD commencent à fleurir dans nos îles. Citons, entre autres, Your CBD Shop à Pointe-à-Pitre, Seeds’CBD à Saint-François, CB D’eau à Baie-Mahault, Caribbean CBD Shop à Saint-Martin et WestIndiesCBD.com à Saint-Barthélemy.
Les méthodes de prise du CBD sont nombreuses : aliments, cosmétiques, e-cigarettes, extractions, fleurs séchées… Pour plus d’information, hésitez à demander conseil à votre pharmacien car le cannabidiol n’est pas un médicament, pas encore. Il n’est remboursé ni par la Sécurité sociale ni par votre mutuelle.
