Le 1er juin, le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley, s’est adressé à la nation sur une question sur laquelle elle a déclaré qu’il était « impossible […] de garder le silence. »
Elle s’est prononcée contre une compilation de clips vidéo publiée par des artistes de dancehall barbadiens, tous riffant sur le morceau Trojan Riddim. Leurs paroles, a déclaré Mottley, « glorifient la violence armée. »
Les riddims, la version patois du mot anglais « rythmes », fournissent un rythme instrumental, généralement créé et vendu par des arrangeurs musicaux, sur lequel les artistes musicaux, en particulier dans les genres dancehall et soca, peuvent superposer leurs propres paroles. Ces voix donnent à chaque chanson une sensation individuelle, malgré le fait qu’un riddim puisse être utilisé sur des dizaines de chansons.
Le Premier ministre Mottley a déclaré qu’elle était « horrifiée » par la vidéo et « personnellement déçue par les artistes qui n’ont pas reconnu qu’il y avait une obligation de leur part [d’accepter] ce à qui beaucoup est donné, beaucoup est attendu. »
Sa déclaration a également rejeté la défense de « licence artistique » en notant que certaines personnes dans la société barbadienne n’ont pas la maturité requise pour ne pas interpréter le message musical littéralement : « Il doit y avoir une approche de tolérance zéro à l’égard de la violence armée dans ce pays. [Nous] ne pouvons pas jouer avec des problèmes comme celui-ci. »
Ce n’est pas la première fois qu’elle s’exprime sur la violence armée. Avant l’intervention du Premier ministre Mottley, le ministre de l’Intérieur du pays, Wilfred Abrahams, avait condamné la vidéo : « Ce gouvernement ne promeut ni ne soutient la violence armée ou les meurtres en représailles contre qui que ce soit. La position de ce gouvernement ne peut pas et ne sera pas de soutenir un artiste impliqué dans la promotion de la violence armée. Il y a une place pour l’expression artistique, mais ensuite il y a un temps qui passe à l’irresponsabilité, surtout quand on considère ce que la Barbade traverse à ce moment précis… »
Source : Nation News (Barbade)