Pas si simple de se positionner sur l’échiquier électoral et plus singulièrement sur celui des régionales quand on n’a pas de parti politique. Le député Max Mathiasin voulait constituer une liste. Et puis, il a décidé, courageusement, de faire cavalier seul et de chercher des appuis en dehors du Parti socialiste dont il a été le secrétaire fédéral et qui n’a pas voulu de lui pour cette élection. Le ressentiment est fort contre celui qui a joué Macron contre Hollande à la dernière présidentielle.
Max Mathiasin était une offre alternative à celle de Josette Borel-Lincertin. Il a trouvé dans un premier temps ses appuis auprès du Paréé de Georges Boucard, des amis d’Eric Jalton, du Parti Socialiste Guadeloupéen de Medhi Keita, du PPDG de Jacques Bangou, du FARDS de Christian Baptiste. D’autres encore à titre individuel. Cependant, depuis la semaine dernière, on dirait que le costume fait de pièces rapportées craque de toutes parts.
A l’approche du dépôt de liste, on sentait bien quelques tiraillements au sein de l’attelage. Georges Boucard et le Paréé ont quitté la place, faute sans doute d’avoir été positionnés haut sur la liste. M.Boucard a parlé d’un candidat qui le prend de haut, qui méprise ses alliés.
« Nous sommes au regret de vous informer que nous avons dû prendre la décision en urgence de retirer notre confiance à Max Mathiasin, qui a été parfaitement incorrect tant sur le plan de la déontologie que sur le plan politique en manquant de respect à notre organisation politique qui s’est pourtant mise à son service, sans retenue et en confiance… Cette confiance a été totalement trahie et montre une fois de trop qu’ il faut toujours se méfier de ceux que vous hébergez et qu’une fois qu’ils s’installent chez vous se comportent en parfait malotru … oublieux de la reconnaissance du « premier cercle » … Si c’est cela « La nouvelle voie » c’est une voie sans issue et / ou une sombre impasse. Le Peuple Guadeloupéen sanctionnera cette attitude déloyale et irrespectueuse. »
Que s’est-il passé ? Silence.
Après Boucard, Bangou, Baptiste…
Lundi, Jacques Bangou, en présentant les candidats du PPDG aux cantonales en a profité pour tacler Max Mathiasin : « Après avoir été tenté de conduire et de construire nous-même une liste qui réunisse toute la gauche nous avons, dans un esprit d’ouverture, pensé que Max Mathiasin était celui qui offrait le plus de capacité de rassembler un front large, rajeuni, faisant la place aux compétences nécessaires dans le domaine économique, porteur d’initiatives environnementales indispensables et garant d’un pacte social contre la misère. Nous étions prêt à défendre nos valeurs sur la question statutaire par le dialogue sans être dans le dictat et en faire un point de blocage.
Les conditions de notre participation autour de sa candidature n’ont malheureusement pas été respectées. Ni les principes de partenariat, ni la déontologie à l’égard de notre Parti et des valeurs humanistes et progressistes qu’il défend et dont il ne s’est jamais écarté. Dans ces conditions nous laissons à la libre appréciation de l’électeur guadeloupéen et de nos élus le choix de ce qui leur semblera le meilleur vote aux élections régionales. »
Christian Baptiste a relayé la missive sur tous les groupes et réseaux sociaux…
Medhi Keita, pourtant chef de parti, n’apparait pas sur la liste de Max Mathiasin avant la… 19e place.
Cependant, à la lecture de la liste composée par Max Mathiasin, il conserve des personnalités autour de lui. Alix Nabajoth, Marlène Mélisse, fidèle d’Eric Jalton, Georges Hermin, Nadège Théophile, Hugues Philippe Ramdini, Daniel-Jean Moustache. Et en bout de liste Jeanny Viviane Marc-Mathiasin, maire de Deshaies. Sans doute pour pousser cette liste. Il faudra pousser fort. Mais si rien n’est gagné, rien n’est encore perdu.
D’ailleurs, le candidat fait une jolie campagne sur les réseaux sociaux, avec des vidéos didactiques sur des sujets sensibles.
André-Jean VIDAL
La douzième liste
Fos a Péyi la, conduite par Tony Delannay, est la douzième liste de ces régionales. Sur cette liste, Georges Nandan, rénovateur des concours de beauté, Christiane Delannay-Clara, ancienne élue de la ville de Saint-François, exclue pour « déloyauté politique et morale. » Elle avait, semble-t-il, enjolivé son CV politique en ne démentant pas ceux qui croyaient qu’elle avait été élue aux côtés de Laurent Cathala, maire PS de Créteil. Elle était seulement élue dans le comité de quartier de la ville. Et puis, elle était, un temps, candidate du Rassemblement National de Marine Le Pen pour les Européennes avant de laisser tomber et de se voir remplacée par Maxette Pirbakas…