Bac 2021 : « L’intérêt de la réforme, c’est de travailler régulièrement »

Après les filières professionnelles, ce mercredi 16 juin, les épreuves du baccalauréat général et technologique débutent ce jeudi 17 juin avec la philosophie. Entretien avec Christine Gangloff-Ziegler, rectrice de l’Académie de la Guadeloupe.

Le bac « nouvelle formule » débute ce jeudi et a causé quelques remous, notamment chez les lycéens. Tout est prêt ?

En Guadeloupe, nous avons pu mener l’année scolaire de manière satisfaisante, dans le respect des règles sanitaires, à part quelques fermetures exceptionnelles de classes. On se réjouit d’avoir eu une situation quasi normale dans les établissements à part les 5 semaines de demi-jauge en fin d’année. Globalement, nos élèves sont bien préparés aux épreuves du bac. Ils bénéficient des aménagements qui ont été apportés avec beaucoup de contrôles continus : 82 % des notes du bac correspondent à des notes de contrôle continu.

L’épreuve de philosophie, qui se déroule ce jeudi 17 juin, bénéficie aussi d’un aménagement ?

Oui. Les élèves doivent passer l’épreuve, puis on retiendra soit cette note, soit celle du contrôle continu, la note qui est la plus favorable aux élèves. Puis, il y aura le Grand oral, à partir du 21 juin.

Les résultats obtenus avec ces aménagements seront-ils conformes au niveau réel des élèves ?

Globalement, en Guadeloupe, nous avons toujours eu plutôt de bons résultats au bac, même s’il y a des améliorations à apporter au niveau du premier degré. Ce qui est important, c’est le travail effectué tout au long de l’année. C’est l’un des avantages de la réforme du bac, indépendamment des aménagements : maintenir les élèves en éveil tout au long de l’année pour qu’ils travaillent régulièrement. C’est l’intérêt du contrôle continu : travailler de manière régulière et ancrer des connaissances plus fortement.

L’année scolaire a été passablement perturbée, les établissements sont-ils allés au bout de leurs programmes ?

Oui. Ils ont été en mesure de suivre le programme. Si, certains, pour diverses raisons, n’ont pas pu aller au bout du programme, il est prévu, pour l’épreuve du Grand oral, qu’ils présentent un document qui indique les parties du programme qu’ils n’auraient pas pu voir. C’est le même procédé pour l’épreuve oral de Français et les disciplines non linguistiques. Ce qui permet d’adapter les questions qui seront posées par les examinateurs.

Certains syndicats ont soulevé la question de la dispense de septaine pour les enseignants qui se rendront à Saint-Martin pour les épreuves du bac. Que leur répondez-vous ?

Dans les dispositifs qui étaient prévus, les enseignants qui se déplaçaient entre les Iles du Nord et la Guadeloupe et inversement étaient soumis à une obligation de septaine quand ils n’étaient pas vaccinés. L’idéal, c’est que tout le monde soit vacciné. Pour les personnes qui ne le seraient pas, nous avons vu avec le préfet pour un aménagement identique à celui des soignants, leur permettant de ne pas être en isolement pour raisons professionnelles. C’est une procédure qui existait déjà à Mayotte. Mais, la meilleure des protections, c’est la vaccination, avec le port du masque et le respect des gestes barrières.

Face aux nombreuses fermetures de classes, liées au manque d’eau, à la grève du personnel communal…, des parents exaspérés comptent inscrire leurs enfants dans le privé. Qu’en pensez-vous ?

Cela concerne surtout le premier degré notamment avec la grève des personnels communaux et plus certaines écoles que d’autres. Nous avons beaucoup travaillé avec l’association des maires, ce qui a permis de rouvrir certains établissements. Il faut que tout le monde soit conscient en Guadeloupe que l’éducation est une priorité : on prépare l’avenir des enfants, l’avenir du territoire. Il faut que nous travaillions collectivement pour renforcer le temps de scolarité des élèves.

Ce départ annoncé vers le privé vous inquiète-t-il ?

On essaye surtout de montrer aux parents que nous faisons en sorte que les élèves aient la meilleure éducation, dans le public ou dans le privé. Le nombre d’établissements privés étant limité, les départs le seront également.

Quel bilan faites-vous de cette année scolaire ?

Sur un point, quand on se replace dans un contexte international où beaucoup de pays ont dû fermer leurs écoles, je suis satisfaite, et c’est même une fierté, que nous ayons pu maintenir l’école. Quand on ferme les écoles, cela déstructure les enfants et la société. Le point de progrès, c’est d’augmenter les jours de classe quand certains événements affectent la scolarité des enfants et l’organisation des parents. J’appelle tous les acteurs à travailler main dans la main pour évoluer positivement.

Propos recueillis par Cécilia Larney

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