La fréquence des morts subites observées ces dernières semaines en Guadeloupe n’aurait rien d’inquiétant selon le corps médical.
Pour le Pr Patrick Portecop, chef de service du SAMU971 et chef de Pôle des soins critiques du CHU de Guadeloupe, les arrêts cardiaques de ces derniers temps sont « le déroulement normal de la vie des urgences hospitalières. Nous n’avons pas de données pour confirmer qu’il y a une augmentation statistique des décès non attendues. »
Quand ces décès foudroyants touchent des personnalités ou surviennent en public, on peut s’interroger. Mais, les causes de ces arrêts cardiaques peuvent être multiples, y compris chez des personnes apparemment en bonne santé.
« Un sujet très complexe… »
Pr Patrick Portecop, chef de service du SAMU971
« Il arrive que, malgré les bons soins prodigués, certaines personnes finissent par être confrontées à un événement qui va être responsable de leur décès, poursuit le Pr Portecop. D’autres décèdent de façon anticipée par rapport à leur espérance de vie, mais présentent des facteurs de risque. Tout cela n’a rien d’anormal. Evidemment, plus les gens sont jeunes et apparaissent en bonne santé, plus leur décès suscitera des réactions. Mais, c’est un sujet très complexe. » A ce stade, la consigne qui peut être rappelée, est « de composer le 15 immédiatement, dès lors que quelqu’un se trouve en difficulté ».
« L’embolie pulmonaire est fréquente. »
Dr Guy Weladji, cardiologue.
Cardiologue, le Dr Guy Weladji a noté la présence à son cabinet, de personnes jeunes et moins jeunes, qui consultent suite à ces morts subites… « Ce n’est pas un fait nouveau, tempère le spécialiste. Le diagnostic définitif, c’est l’arrêt cardiaque, mais la cause peut être une embolie pulmonaire massive, c’est fréquent, ou encore, une dissection de l’aorte, une rupture d’anévrisme… Au final, on parle d’arrêt cardiaque, mais a-t-on cherché la cause ? »
En prévention, le cardiologue préconise de se rapprocher de son médecin traitant qui prescrira des analyses, s’il y a lieu.
Cécilia Larney
Des signes avant-coureurs
Selon certaines études, l’arrêt cardiaque est précédé de signes avant-coureurs. L’un des symptômes les plus fréquents serait « une douleur dans la poitrine » qui se manifeste parfois par une difficulté à supporter la position couchée.
Parmi les signes qui devraient inciter à s’alerter, il y a l’essoufflement dès qu’un effort est entrepris. Un symptôme qui apparaît généralement « quelques jours avant l’arrêt cardiaque, et persiste jusqu’à la crise ». Dans certains cas, des pertes de connaissance pourraient survenir par intermittence… Selon la revue Annals of Internal Medicine, ces signes avant-coureurs apparaitraient un mois avant la crise cardiaque et de nouveau, 24 heures avant l’arrêt cardiaque.