Après l’assassinat de Jovenel Moïse, les Haïtiens du Royaume-Uni sont «déconcertés»

La nouvelle de l’assassinat du président Jovenel Moïse a fait l’effet d’un « tremblement de terre » au Royaume-Uni. Les membres de la communauté haïtienne, sous le choc, essaient de comprendre. Nicolas Négoce les a rencontrés.

Wilford Marous, président de la Chambre de commerce d’Haïti à Londres.

« Cette violence a assez duré. Il est temps que cela cesse. Nous sommes habitués aux assassinats, aux meurtres et enlèvements en Haïti, mais que notre Président soit assassiné, c’est effroyable. C’est inimaginable ! ».

Comme beaucoup de ses compatriotes, Wilford Marous, président de la Chambre de commerce d’Haïti à Londres, est encore sous le choc. Il nous a confié avoir passé la journée de mercredi à discuter au téléphone avec des compatriotes et tenter de s’informer sur l’attaque dont ont été victimes, Jovenel Moïse et son épouse, mercredi 7 juillet.

« Un acte odieux. »

Boris Johnson, Premier ministre britannique

La nouvelle de l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse a ébranlé la communauté basée au Royaume-Uni. Vingt-quatre heures après l’annonce de la mort du chef de l’Etat, les Haïtiens essaient de comprendre comment cela a pu arriver. « Nous avons un immense problème de sécurité, avec la corruption, les gangs, à Port-au-Prince, notamment, ajoute Wilford Marous. Des étudiants, une journaliste, un militant politique ont été tués récemment. Ces actes horribles font partie de notre quotidien, mais que l’on attaque notre président, même s’il était controversé, c’est dur à accepter. Nous sommes déconcertés. »

Parmi les premiers leaders internationaux à réagir, le Premier ministre britannique, Boris Johnson : « Je suis choqué et attristé d’apprendre la mort du Président Moïse. Nos sincères condoléances à sa famille et au peuple Haïtien. C’est un acte odieux. »

« Sans prise de conscience, rien ne va changer. »
L’activiste haïtienne, Guilaine Brutus.

Pour l’activiste Guilaine Brutus, basée à Londres, un travail de fond doit être engagé. « Nous devons analyser l’Etat et les institutions. Nous aurons beau avoir des présidents, si les institutions demeurent les mêmes et qu’il n’y a pas une prise de conscience, rien ne va changer. Il faut interroger la population sur la meilleure façon de changer les choses. »

Jean-Julien Rousseau.

C’est aussi l’avis de Jean-Julien Rousseau, expert haïtien en communication et technologie, à Newcastle.

Sur son compte Twitter, il s’interroge : « Qui est responsable de la situation dans le pays et du bien-être de la population ? Est-ce la responsabilité uniquement d’un homme, d’une administration ou sommes-nous tous responsables ? »

Julie et sa sœur, Stéphanie, étudiantes haïtiennes à Londres, ont reçu la nouvelle de l’assassinat de Jovenel Moïse comme « un autre tremblement de terre en Haïti », après celui qui avait dévasté le pays en 2010.

Nicolas Négoce

Quid des prochaines élections ?

Claude Joseph, Premier ministre d’Haïti par intérim, a promis que l’armée et la police maintiendraient l’ordre. Mais, la situation est confuse et les Haïtiens sur place, ainsi que ceux de la diaspora, sont inquiets. Les Haïtiens basés au Royaume-Uni attendent aussi d’en savoir plus sur les élections législatives et présidentielles en Haïti prévues le 26 septembre 2021, avec un second tour le 21 novembre.

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