Le jury, saisi de l’affaire de Shawn Mussington, accusé de meurtre, a pu visionner une vidéo de l’incident mortel et de son déplacement torse nu à plusieurs pâtés de maisons des lieux après avoir commis l’acte.
Mussington est jugé pour le meurtre de la coiffeuse Simone Whyte-Barrington, le 14 novembre 2020.
Whyte-Barrington, 45 ans, a été poignardée à la poitrine alors qu’elle participait à un rassemblement à l’étage du centre Hitachi, à l’angle des rues Tanner et Market.
L’accusation a présenté une vidéo montrant Whyte-Barrington assis sur une chaise au balcon du deuxième étage vers 19 h 52.
Quelques instants plus tard, Mussington a été aperçu marchant d’est en ouest sur Tanner Street avant de monter à l’étage. Il est parti peu après et a été aperçu descendant Market Street après avoir « hélé » un chauffeur de taxi dans un véhicule stationné.
Cependant, peu après 20 heures, il est revenu sur les lieux et a discuté avec plusieurs personnes. Pendant ce temps, il regardait fixement l’endroit où Whyte-Barrington était assise, au coin du balcon.
Vers 20 h 20, la coiffeuse jamaïcaine s’est levée et, lorsqu’elle est passée, Mussington l’a retenue.
Quelques secondes plus tard, des images ont montré l’accusée descendant les escaliers et courant vers l’ouest sur Tanner Street.
La vidéosurveillance du Boardwalk Casino de Redcliffe Quay a filmé Mussington torse nu alors qu’il se dirigeait vers le nord.
D’autres images, obtenues par les caméras de l’Antigua Commercial Bank et de Vernon G. Edwards, le montrent torse nu sur Thames Street vers 20h39.
Lors du procès d’hier, une agente de police, qui poursuit des études en investigations médico-légales au Royaume-Uni et qui, au moment des faits, était en poste à l’Unité de récupération des preuves médico-légales (FERU), a témoigné avoir vu, lors de sa visite sur les lieux, le corps de Whyte-Barrington assise, le dos contre le mur, la jambe droite pliée et la tête affaissée sur la poitrine.
Elle a également déclaré avoir observé une mare de sang, deux téléphones portables (l’un orienté vers le haut, l’autre vers le bas), un couteau à lame argentée au manche marron et un sac à main rouge à proximité du corps. L’agente a également témoigné avoir vu du sang remonter au premier étage de l’immeuble.
L’agente, titulaire d’une licence en criminologie et en sociologie, a raconté avoir vu Mussington à l’hôpital avec du sang sur son pantalon, des contusions au genou gauche et une blessure au cou droit, à laquelle un appareil médical était attaché.
Des éléments de preuve ont également été présentés selon lesquels un mandat de perquisition avait été exécuté au domicile de Mussington, rue St John, mais aucun élément intéressant n’avait été découvert. Cependant, lors de leur visite au domicile de sa grand-mère, les policiers ont recueilli une serviette de bain tachée de sang.
Lors du contre-interrogatoire, Wendel Alexander, qui représente l’accusé, a demandé pourquoi les échantillons et autres preuves prélevés sur les lieux se trouvaient toujours à l’Unité de recherche et d’analyse des faits (FERU) et n’avaient pas été envoyés pour analyse plus approfondie.
L’agent a répondu que les ressources nécessaires n’étaient pas disponibles.
Une autre agente – l’enquêtrice en poste au poste de police de Langford et rattachée à l’Unité des crimes graves – a témoigné avoir constaté une blessure au cou de l’accusé. Cependant, elle a déclaré n’avoir observé aucune blessure au genou.
L’agente a révélé que Mussington avait été opéré le soir même de l’incident pour ses blessures.
Elle a également décrit la position du corps, précisant que la jambe gauche de la victime était orientée vers l’est, tandis que sa jambe droite était pliée et tournée vers l’ouest. Selon l’agent, il y avait du sang sur le haut du corps de Whyte-Barrington.
Lors du contre-interrogatoire, le témoin a reconnu certaines omissions dans l’enquête, notamment son omission de communiquer à la défense les notes prises dans son journal intime et de prélever des échantillons sur l’accusé pour vérifier son niveau d’ivresse, Mussington étant présumé ivre cette nuit-là.
Alexander a demandé à consulter le journal de l’agent, dans lequel elle a pris des notes sur l’enquête.
Le procès se poursuit lundi devant le juge Tunde Bakre et un jury composé de huit femmes et trois hommes.
Source : Antigua Observer
