Ansanm nou pli fò !

Ces mots ont retenti dans l’hémicycle du conseil régional, jeudi 9 décembre. Ary Chalus soutient la relance économique de la Guadeloupe. Il y met le prix : plus de 500 millions d’euros. Ce jeudi, c’était grand messe pour voter le plan de relance régional.
Retour et commentaires.

Ce jeudi, c’était la plénière de la Région Guadeloupe avec des invités de prestige : président du BTP, président du Medef Guadeloupe, président de la chambre de commerce territoriale, président des MPI, président de la CGPME, président des TPE, porte-parole des marins-pêcheurs de Guadeloupe, des agriculteurs, etc. Bref, le monde économique guadeloupéen avait quitté qui ses bureaux de Jarry, à Baie-Mahault, qui son canot de pêche, qui son restaurant, qui sa boite de nuit (fermée depuis mars 2020 !), qui son champ pour venir (en taxi, les taxiteurs étaient représentés) à l’hôtel de Région, à Basse-Terre, pour entendre et se faire entendre. L’objet de l’entente était le plan de relance régional pour la Guadeloupe.

« La Guadeloupe est prête à relever le défi de la relance ! », s’est exclamé le président Chalus. Un plan de relance spécifique, « pour que la Guadeloupe fasse la reconquête de son économie. »

« Chaque crise contient son lot d’opportunités. »

Ary Chalus

Ce plan de relance, qui colle aux réalités locales, « c’est 500 millions sur deux ans, pour doper l’économie et réaliser des équipements structurants », a précisé le président Chalus.

De nombreuses réunions avec les socio-professionnels ont permis de peaufiner le plan. L’Etat donnera 135 millions de son côté. Ce qui fait, soulignait Ary Chalus, « 635 millions d’euros pour alimenter la commande publique. »

« Il faut, disait-il, faire jouer la solidarité guadeloupéenne. » Entendez qu’il faut que tout le monde se mette au boulot et done du boulot en priorité aux Guadeloupéens. Tout le monde souscrit à ce type d’argument. Il a annoncé son souhait « de simplification, d’accélération administrative », mettant en avant 28 jours 8 heures en moyenne pour régler une facture à la Région.

« Ansanm nou pli fò ! », lançait-il.

La Croix du pénitent

Longue plénière avec beaucoup de chiffres et la démonstration que la Région, en plus de l’Etat, a mis des fonds pour calmer la douleur des chefs d’entreprises, des agriculteurs, des pêcheurs, des artisans, qu’ils soient taxis ou serruriers. Toutes professions qui ont souffert et souffrent encore de la crise sanitaire et de ses interdits. Pendant cette période de pandémie, depuis mars, a dit Ary Chalus, « j’ai vu 51 maires, ceux qui ne sont plus maires depuis les municipales et ceux qui sont devenus maires. »

Homme de terrain, Ary Chalus va devoir encore porter longtemps la Croix du pénitent qui doit convaincre que le plan de relance régional est bon. Près d’un milliard d’euros !

Interpellé par Hilaire Brudey, secrétaire fédéral du PS, conseiller de l’opposition, au moment des questions et avant le vote de ce plan de relance, il lui a reproché de ne pas souscrire, de ne pas être solidaire avec les élus, les chefs d’entreprises, les artisans, les Guadeloupéens.
ce qui n’a pas empêché Hilaire Brudey de voter ce plan en ne s’y opposant pas ni. Il ne s’est pas non plus abstenu.

André-Jean VIDAL

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