Décidément bien contesté, le président de l’Université des Antilles, Eustase Janky. Depuis qu’avec une petite majorité il a changé les statuts, c’est la bronca sur les campus. En Guadeloupe, on lui reproche, à son entourage aussi, d’être directif, de ne prendre aucun avis, en Martinique on lui prête l’intention d’assujettir le Pôle Martinique à celui de la Guadeloupe.
Mardi 9 mars, Alfred Marie-Jeanne président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de la Martinique (CTM) a reçu le président Janky. pour lui dire qu’il n’est pas content de la tournure des événements.
Alfred Marie-Jeanne a « exprimé son mécontentement face à la situation délétère que traverse l’université depuis trop longtemps. »
Il a rappelé à M. Janky que « les principes d’unité et d’équité doivent prévaloir dans les relations entre les deux pôles. »
Faire marche arrière
pour aller de l’avant
La révision des statuts lui est resté en travers de la gorge : « elle est allée au-delà de ce qui aurait dû être son objectif principal, la mise en conformité avec les dispositions de la loi de programmation de la recherche du 24 décembre 2020, pour remettre en cause les principes fondamentaux qui ont inspiré le législateur de 2015 afin de jeter les bases de l’Université des Antilles. »
Le président du conseil exécutif de la CTM a réaffirmé, dans un courrier officiel remis au président Eustase Janky, trois principes qui lui tiennent à cœur : l’équilibre des pôles, l’autonomie des pôles et l’alternance de la présidence.
Puis, solennellement, il l’a enjoint « de revenir à l’esprit qui a présidé à la mise en place de l’Université des Antilles pour toute moficiation des statuts et d’instaurer un dialogue constructif tant en interne qu’avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche des deux territoires. »
Si le président Marie-Jeanne semble tenir à conserver une Université des Antilles, en Martinique, des élus militent ouvertement pour une Université indépendante. Ainsi, Francis Carole, conseiller territorial.
Dans un communiqué, il a appelé à la création d’une université Martinique de plein exercice. Tandis que Raphaël Confiant, dans Montray Kréyol affirme qu’il faut unir ses forces plutôt que de se diviser, l’éclatement de l’niversité transformant alors celle-ci en simples collèges universitaires…
Francis Carole : « La Martinique
n’acceptera pas ce coup de force. »
« Les nouveaux statuts décidés par l’actuel président de l’Université des Antilles violent avec un rare mépris l’esprit même qui a présidé à la création des deux pôles de Guadeloupe et de Martinique. Ces nouveaux statuts visent objectivement à soumettre et à marginaliser le pôle universitaire de Martinique.
La Martinique n’acceptera pas ce coup de force… L’université constitue un enjeu fondamental pour notre jeunesse, notre société, notre développement et notre futur. Le doute n’est plus permis. La création d’une université de Martinique de plein exercice est désormais une exigence politique incontournable. »