Alain Sorèze : « Le CROS est solidaire de tous les acteurs du sport »

Président du Comité Régional Olympique et sportif (CROS) Guadeloupe, Alain Sorèze dresse le bilan des activités sportives confrontées aux restrictions sanitaires.

Quelle est la situation des sports olympiques durant cette crise du Coronavirus ? 

Alain Sorèze : Aujourd’hui, un seul sport est pratiquement à la normale, c’est le football. Le rugby a repris également, car les sports en plein air sont autorisés dans la limite de 300 spectateurs au stade. Il n’y a que les sports en salle qui ne peuvent reprendre leur championnat senior. Les sports majeurs comme le basket, le hand et le volley n’ont pas encore repris. C’est un vrai problème pour les sportifs. Mais, nous devons comprendre cette situation et la traverser dans les meilleures conditions.

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur les licenciés des différents sports ?

Pour l’instant, nous avons eu quelques retours en dialoguant avec les différents représentants de chaque discipline. Nous avons enregistré une baisse globale du nombre de licenciés de l’ordre de 20 à 30 %.  Pour le basket-ball, il y a eu une hausse des licenciés en septembre. Nous l’attribuons à la rentrée scolaire et l’engouement qu’ont eu les jeunes à l’idée de reprendre le sport. Nous attendons les chiffres liés au deuxième arrêt qui a laissé des traces. Même chez les parents, il y a la crainte que leurs enfants soient contaminés en pratiquant une discipline sportive.

Lorsque nous comparons nos chiffres à ceux des autres pays de la Caraïbe, nous remarquons que la crise a eu un impact moins négatif chez nous. Quand on regarde les îles dont l’économie est fortement basée sur le tourisme et l’hôtellerie, il y a énormément de personnes qui se sont retrouvées au chômage suite à l’arrêt des activités. C’est vraiment important pour nous d’avoir une vision globale, car on ne se contente pas de demander la reprise des compétitions. Il est aussi important pour nous de savoir qui reprendra la compétition et dans quelles conditions.

Quelles actions comptez-vous mettre en place ?

Nous mettons l’accent sur des actions financières sur le plan social et économique, puis sur des actions financières qui doivent soutenir le domaine du sport amateur et professionnel, ainsi que l’événementiel, car notre domaine est lié à l’événementiel. Le CROS est avant tout solidaire de tous les acteurs proches ou lointains du sport. On essaie de garder cette vision globale afin de mettre en place des actions qui permettront de relancer si possible, tout le monde en même temps.

Quelles sont les priorités du CROS ?

En ce moment, il y a une concertation au sujet des jeux de la Caraïbe qui étaient prévus en 2021. La discussion porte sur un report de l’événement en 2022, ce qui nous permettrait d’utiliser ces 12 à 18 mois pour investir dans la relance des activités. Par exemple, un judoka qui ne s’entraîne pas actuellement, on ne peut pas lui demander d’être prêt en 2021 par contre si on lui demande d’être prêt en juin 2022, cela laisse le temps de se préparer et de retrouver un engouement pour sa pratique. Selon moi, le dirigeant responsable doit prendre les meilleures décisions à « l’instant T », c’est-à-dire combattre l’épidémie et sauver des vies, mais aussi faire en sorte qu’il y ait du financement pour accompagner les reprises. Notre domaine est tributaire des compagnies aériennes et de l’hôtellerie. Sans ces deux secteurs, nous ne pouvons pas organiser d’événements internationaux ou des jeux caribéens.

Entretien : Tafari Tirolien

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