Le représentant du CIPPA va se présenter aux prochaines élections régionales après avoir été élu au sein de son parti à l’unanimité. Onze
ans après sa première tentative, Alain Plaisir revient dans la danse, avec un programme axé sur l’économie locale.
Vous vous représentez aux élections régionales onze ans après. Pourquoi maintenant ?
Parce que le rôle d’un parti politique, c’est d’exercer le pouvoir ! Donc c’est normal que nous allions aux élections. Nous avons travaillé sur un projet, il est l’heure de le présenter et de le faire adopter par la population parce que nous considérons qu’il faut un projet alternatif. Nous avons eu une première expérience juste après le LKP, parce qu’il fallait au moins parler du mouvement social et montrer qu’il ne s’agissait pas que de revendications et que quelque chose avait changé. La population a fait son choix, mais cela ne nous a pas découragé, nous avons continué à travailler et, depuis deux ans, on progresse sensiblement au niveau des gens qui adhère au CIPPA et au niveau de l’opinion public.
Vous avez été choisi à l’unanimité au CIPPA, est-ce une satisfaction pour vous ?
Oui, disons que j’assume la responsabilité. Les camarades ont estimé que je suis le plus apte à mener le combat, parce que je maîtrise tous les dossiers, donc je vais conduire la liste. Il n’y a pas de question d’orgueil, il s’agit simplement d’assumer les responsabilités.
Quels sont les plans du CIPPA ?
Nous mettons beaucoup l’accent sur l’économie, parce que nous avons remarqué que ceux qui sont passés au pouvoir jusqu’à présent sont allergiques à l’économie. Il n’y a pas de véritable politique économique, on fait au coup par coup, un jour pour untel un jour on donne aux hôteliers. Nous pensons qu’il faut mettre l’accent sur la production. Personnellement, j’ai écrit deux livres sur la production, notamment la conquête du marché intérieur. J’explique les mécanismes qu’il faut mettre en place pour permettre aux consommateurs d’acheter des produits guadeloupéens contrairement à ce que l’on fait actuellement. On a basé le développement sur le rapport extérieur comme le tourisme. On peut voir ce que cela donne aujourd’hui notamment avec la pandémie. Dès qu’il y a un problème extérieur, il y a des répercussions immédiates sur notre économie. Nous disons qu’il y a une production à développer en Guadeloupe, parce qu’il y a une population qui est solvable parce qu’elle achète tous les jours dans les supermarchés des produits extérieurs, mais il faut une véritable politique économique pour accompagner cette production et ne pas laisser les producteurs se débrouiller tout seul et c’est ce que nous allons faire.
La clé c’est la production selon vous ?
Oui, parce qu’un pays est censé produire des richesses. Si un pays ne crée pas de richesses, il vit de quoi ? De l’argent que l’on nous envoie et avec cet argent, on consomme des produits qui viennent d’ailleurs.
L’argent au final ne fait que transiter en Guadeloupe et il repart dans d’autres pays. Il repart et crée des emplois dans d’autres pays donc ce qu’il faut faire, c’est créer des relations horizontales entre les unités, entre le pêcheur et l’agriculteur, entre l’agriculteur et l’artisan qui permettra une circulation de l’argent dans le pays, au lieu qu’il reparte aussitôt. Donc la clé, c’est la production. C’est grâce à cela que nous allons nous développer, créer des emplois et donner une espérance à la jeunesse.
Il y a un projet d’alliance avec Ambition Guadeloupe ?
C’est fait. Nous avons également acté des accords avec d’autres organisations comme par exemple le Renouveau gosérien et nous allons
entamer des discussions avec le Parti communiste guadeloupéen. On va
élargir pour qu’il y ait un véritable rassemblement pour proposer une alternative au pays. Notre but, c’est d’avoir une liste forte pour donner plus de force à notre mission, il faut que les Guadeloupéens sachent que nous n’allons pas aux élections pour faire de la figuration, on y va pour gagner le maximum de sièges, pour aller dans le sens du projet que nous développons depuis de nombreuses années. C’est un projet qui a séduit d’autres organisations qui nous ont rejoint. À moyen terme, nous voulons changer de statut et devenir un territoire d’Outre-mer pour que la Guadeloupe puisse mettre en place de nouvelles compétences, dont la compétence douanière et fiscale pour que la Guadeloupe devienne un pays qui ait les moyens de son développement.
Ce vendredi 19 mars, vous organisez « On ti kozé », quel est le but de
cette manifestation ?
C’est une manière de rassembler nos adhérents qui n’ont pas pu venir à l’assemblée générale, et présenter les grandes lignes du projet du CIPPA à la population tout en répondant aux questions que les gens se posent. Nous l’avons fait dernièrement à Bouillante, ce vendredi, nous le faisons à Gourbeyre, et nous comptons en faire un chaque semaine partout en Guadeloupe. Quand nous parlons de la Guadeloupe, nous parlons de l’Archipel, donc les îles du sud ainsi que les Saintes, nous voulons présenter notre programme à toute la population.
Propos recueillis par Tafari Tirolien