Avec son nouveau roman, Le Commerce des Allongés, Alain Mabanckou revient avec brio.
Eclatant auteur franco-congolais, Alain Mabanckou nous a habitués à une qualité de récit toujours hors du commun. Avec son nouveau roman, Le Commerce des Allongés, Alain Mabanckou revient avec brio, contant une histoire, une fois encore hors du commun.
Alain Mabanckou franchit les frontières du temps mémoriel et interroge l’histoire selon des codes traditionnels, mais revus par un auteur qui n’est pas moins qu’un artiste du verbe. De l’oralité à l’écriture, l’Afrique, ici décrite, ne perd rien d’un imaginaire d’une richesse inouïe, éclatante aussi.
Liwa Ekimakingaï revient-il pour se venger ?
Le héros, Liwa Ekimakingaï, est mort. Et, de cette posture, il conte une histoire, son histoire, des histoires, qui finalement ne sont que nos histoires.
Le roman est une remontée dans la vie et les dernières heures du jeune homme, qui assiste à sa propre veillée funèbre de quatre jours et à son enterrement.
Aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. Serait-ce pour se venger ? On apprend, au fil de l’histoire, que Liwa Ekimakingaï a passé son enfance et continue d’habiter chez sa grand-mère, Mâ Lembé, car sa mère, Albertine, est morte en lui donnant la vie.
Un grand roman social
Liwa Ekimakingaï est employé comme cuisinier à l’hôtel Victory Palace de Pointe-Noire et attend de rencontrer l’amour. Un soir de 15 août où l’on fête l’indépendance du pays, il réunit ses plus beaux atours à peine achetés l’après-midi, et assez extravagants, pour aller en boîte.
Au bord de la piste de danse, la belle Adeline semble inatteignable. Pourtant, elle accepte ses avances, sans toutefois se compromettre. Elle signera sa fin. Dans ce grand roman social, politique et visionnaire, la lutte des classes se poursuit jusque dans le royaume des morts, où ceux-ci sont d’ailleurs étrangement vivants.
Rodolf Etienne