Agriculture. Le scolyte du caféier a envahi les plantations de Guadeloupe

Le scolyte du caféier sera à l’ordre du jour, aux côtés d’autres parasites des plantes locales qui seront évoqués lors de la réunion, ce 15 février, du Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CROPSAV), instance consultative qui est présidée par le préfet Alexandre Rochatte.

Le Syndicat agricole des planteurs de café, cacao et vanille de Guadeloupe (SAPCAV) sera représenté puisqu’il s’agit de sauver la caféière locale.

En effet, depuis sa découverte, il y a un an dans une plantation de café de Capesterre Belle-Eau, le nuisible s’est répandu dans d’autres caféières, notamment en Côte-sous-le-Vent où se trouvent les plus importantes.

En 2018, la Guadeloupe produisait 15 tonnes d’un excellent café. Si l’habitation Vanibel, à Vieux-Habitants, est le pionnier de la culture intensive (20 000 pieds en ce moment), une vingtaine d’autres agriculteurs se sont lancés à la suite, retirant toute satisfaction de cette culture de niche dont la production est très prisée des connaisseurs.

Malheureusement, il y a un an, la découverte de l’insecte nuisible, un coléoptère minuscule (2 mm), appelé scolyte du caféier, donne des inquiétudes.

Ce coléoptère, d’abord localisé à Capesterre Belle-Eau, est désormais répandu sur ensemble du territoire.

Le scolyte du grain de café, qui mesure moins de 2 mm de long, déroule la quasi-totalité de son cycle de vie dans les fruits du caféier au détriment de la graine, entraînant une diminution du rendement et une perte de qualité. Présent dans presque toutes les régions du monde où se pratique la caféiculture cet insecte est devenu le principal ravageur du café au niveau mondial.

Le cycle biologique de Hypothenemus hampei comporte quatre stades : œuf, larve, nymphe, adulte. Tous les stades se déroulent à l’intérieur des fruits du caféier, à l’exception d’une brève période de vol de la femelle à la recherche d’une nouvelle baie. Le cycle complet peut se dérouler en quatre à cinq semaines.

Lorsque les conditions environnementales permettent une production continue de cerises de caféier, comme en Ouganda ou en Côte d’Ivoire, jusqu’à huit à neuf générations peuvent se succéder dans l’année, avec un cycle moyen de trente jours.

Étant donné que la période de ponte des femelles est assez longue, leur espérance de vie étant en moyenne de 157 jours, il est possible de trouver simultanément dans la même baie tous les stades de développement

Le scolyte du caféier attaque les fruits à leurs différents stades de maturation. Le creusement des galeries est une porte d’entrée pour différents agents pathogènes.

Ces derniers peuvent produire de mycotoxines, notamment des ochratoxines, nocives pour la santé humaine. Les qualités physiques et organoleptiques de grains peuvent être altérées et nuire à leurs qualités commerciales. La chute prématurée des fruits est un facteur de baisse du rendement, qui peut atteindre des proportions importantes.

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