Le procureur de la République peut donner des points de presse quand il l’estime nécessaire, soit que l’affaire dont il parle est importante, édifiante, soit qu’il pense qu’il vaut mieux rappeler les faits, rien que les faits avérés, sans épiloguer ni faire des hypothèses… plutôt que de voir les médias partir en live.
Le procureur Patrick Desjardins, de Pointe-à-Pitre, fait régulièrement des points de presse.
Ce lundi 3 octobre, il était accompagné de la lieutenante-colonelle Isabelle Denis-Hoareau et du chef d’escadron Raphaël Colin, commandant de l’escadron départemental de sécurité routière (EDSR).
Une voiture à vive allure fauche
trois agents de Routes de Guadeloupe
Que s’est-il passé ? Dimanche 2 octobre, à 3 heures, une voiture est arrivée à vive allure, sur la route de La Jaille, venant de Goyave, a percuté un véhicule de la gendarmerie, trois agents de Routes de Guadeloupe, percuté une voiture précédemment accidentée, frappé le rail de sécurité derrière lequel se tenaient les occupantes des deux voitures qui s’étaient percutées auparavant.
Bilan : un mort, Thierry Brasseleur, agent de Routes de Guadeloupe, décédé quelques heures après le sur-accident en milieu hospitalier, deux agents de Routes de Guadeloupe légèrement blessés, quatre femmes qui occupaient les deux voitures accidentées en premier, blessées malgré le rail de sécurité. L’une d’elle a été projetée dans le fossé, inconsciente quand les secours sont intervenus. Elle a rapidement repris ses esprits.
« Il y avait 13 personnes sur cet accident, sept ont été blessées, dont une est décédée des suites de ses blessures. Les trois gendarmes ont été choqués tant par l’arrivée de la voiture à vive allure que par la suite des événements. »
Le procureur Patrick Desjardins :
Le procureur Patrick Desjardins va insister sur le fait que la zone de l’accident était parfaitement balisée, les gendarmes étaient en avant de l’accident, pour faire ralentir les voitures…
La lieutenante-colonelle a rendu hommage aux trois gendarmes qui, quoique choqués, ont porté les premiers secours aux blessés…
Que va-t-il advenir du chauffard, 61 ans, bien inséré dans la société guadeloupénne, en état d’alcoolisation avérée (0,52 milligrammes par litre, 1,04 milligrammes dans le sang) et dont il ne restait plus de points sur son permis ? Il a été présenté à un juge d’instruction, une instruction judiciaire ayant été ouverte. Pour ce qui concerne le permis de conduire, il faudra enquêter pour savoir si le chauffard a reçu sa notification indiquant qu’il aurait du remettre son permis…
« Le Parquet a retenu trois chefs de mise en examen : un homicide involontaire du conducteur, avec deux circonstances, l’état alcoolique et le permis de conduire invalidé (pour lequel une vérification en cours pour savoir si l’annulation a été notifiée), des blessures involontaires, avec les mêmes circonstances, la mise en danger de la vie d’autrui, avec toujours les mêmes circonstances. Un mandat de dépôt a été requis, pour éviter qu’il ne récidive à peine dehors », expliquait le procureur.
En milieu de soirée, le débat se poursuivait pour savoir si le chauffard allait ou non être incarcéré. Compte tenu des faits…
Plus tard, la nouvelle tombait : le chauffard était placé sous contrôle judiciaire.
L’enquête de gendarmerie pourrait lever le voile sur les raisons de cet accident. Le 36e mortel depuis le 1er janvier, comme le rappelait le chef d’escadron Raphaël Colin.
