1er Mai. Maïté Hubert-M’Toumo : « Nous subissons une violence sans précédent »

En Guadeloupe, ce 1er Mai sera l’occasion pour les syndicats de dénoncer d’une même voix « les conditions de travail qui se dégradent de plus en plus », mais aussi l’absence d’eau au robinet, la pollution liée au chlordécone, la réintégration des suspendus, la réforme de la retraite.

Dans quel contexte se déroule le défilé du 1er Mai ?

Maïté Hubert-M’Toumo.

Maïté Hubert-M’Toumo, Secrétaire générale de l’UGTG : Nous constatons qu’il y a une remise en cause totale des droits et libertés des travailleurs, jusqu’aux libertés fondamentales. Le combat contre l’obligation vaccinale c’était justement pour dénoncer le fait que l’Etat ne peut pas obliger un individu à se faire vacciner. Nous subissons une violence sans précédent. On a vu ce qui s’est passé en Guadeloupe depuis juillet 2021 (NDLR : date du début de la mobilisation du collectif des organisations contre l’obligation vaccinale), mais aussi en France, avec des manifestants réprimés, et ce qui se passe à Mayotte.

Face à ce mépris, cette férocité qui favorise la classe capitaliste au détriment des travailleurs, nous voulons d’un 1er Mai historique en 2023 parce que le pays est en danger, nos vies sont en danger. Seule la lutte commune de toutes les organisations syndicales avec la population peut permettre d’y arriver.

Qu’attendent les organisations syndicales de ce 1er Mai ?

Le 1er Mai marque la continuité de la lutte. Cette journée particulière nous rappelle que les travailleurs qui nous ont précédés se sont battus, ont fait des sacrifices, que certains sont morts pour améliorer les conditions de travail et le quotidien des populations. Pour tout cela, le 1er Mai, nous devons défiler, afficher notre détermination à continuer la lutte. Le 1er Mai, dans la vie d’un syndicaliste annonce un mois important, particulièrement en Guadeloupe.

Quelles revendications seront portées ce 1er Mai ?

La réintégration de l’ensemble des travailleurs injustement suspendus, mais aussi le paiement de toutes leurs indemnités, l’ouverture des négociations collectives dans les branches professionnelles parce qu’aujourd’hui il y a une volonté du patronat en Guadeloupe de ne pas négocier. Nous voulons aussi que la réforme de la retraite soit retirée : on nous pousse à travailler plus longtemps dans des conditions de travail exécrables, avec des salaires qui n’augmentent pas face au coût de la vie. Nous demandons l’augmentation des minima sociaux et des salaires pour qu’on puisse vivre dignement dans ce pays. Nous maintenons l’ensemble des revendications que nous avons présentées il y a plusieurs mois, en ajoutant d’autres difficultés quotidiennes : l’absence d’eau, l’empoisonnement des terres, de l’eau… par le chlordécone… Nous demandons que l’Etat vienne à la table des négociations avec l’ensemble des syndicats pour trouver des solutions.

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