Guadeloupe. Sécurité routière : un bilan inquiétant

Le bilan de la sécurité routière pour l’année 2023 et les premiers mois de 2024 a été présenté mardi 15 octobre en préfecture.

C’était, autour du préfet de Région, Xavier Lefort, le général commandant la Gendarmerie en Guadeloupe, Christophe Perret, le directeur territorial de la Police Nationale, Christophe Gavat, mais aussi des auteurs de clips et de jeunes victimes d’accidents graves de la route.

Les chiffres présentés sont très mauvais et l’inquiétude est générale.

Ces chiffres les voici :
+ de 40% des victimes de la route sont à deux-roues
15% sont des piétons
53% des accidents concernent au moins 2 véhicules
47% des accidents concernent un véhicule seul en cause
70% des victimes tuées sont des hommes
Près de 50% des victimes ont entre 18 et 35 ans
43% des accidents ont lieu le week-end

En 2024 la hausse est réelle partout par rapport à 2022 et 2023 : accidents, blessés, tués… ceci de janvier au 15 octobre 2024.

Il faut savoir qu’un jeune de 18-25 ans a 3 fois plus de risque de mourir sur les routes de Guadeloupe et 2 fois plus de risque d’avoir un accident que dans l’Hexagone.

En 2024, il y a eu 20% de plus d’accidents en zone police, 27% de plus d’hospitalisés en zone police, 30% de retrait de permis en zone gendarmerie, 3% de retrait en zone police.

Que faire ? Sévir : multiplier les interpellations de chauffards, procéder à des immobilisations de véhicules, à des gardes à vue en cas d’infraction grave, régulariser les contrôles le week-end partout sur le territoire.

Gendarmerie et Police vont travailler, encore plus, de concert pour lutter contre l’insécurité routière. Leur objectif commun est de faire chuter le nombre d’accidents, de tués et de blessés sur les routes de l’archipel.

La police est compétente en ville, sur la rocade de Pointe-à-pitre, sur le territoire des Abymes. La gendarmerie est compétente dans toutes les communes rurales et sur une partie du territoire de Capesterre Belle-Eau. Sur les deux territoires, en ville ou à la campagne, les chiffres sont importants et la gravité s’accroit. Au point que les forces de l’ordre vont systématiquement associer la répression à la prévention afin de tenter de changer et d’améliorer les mentalités.

Ils ont dit

Xavier Lefort, préfet de région

« La situation est très critique. Derrière ces chiffres, j’appelle à une prise de conscience. Ce sont des vies, des drames, des personnes qui souffrent parce qu’elles sont victimes et souvent meurent de l’insécurité routière. Les chiffres de l’accidentologie présentent une hausse extrêmement inquiétante. Sur les cinq dernières années, on voit le nombre d’accidents, de blessés et de tués qui ne cessent d’augmenter. On doit provoquer une prise de conscience collective. Quand on est au volant d’un engin motorisé, sur la route, on met sa vie et celle des autres en danger. La moindre inattention, la moindre faute de comportement est dramatique. »

Christophe Perret, général commandant la Gendarmerie de Guadeloupe

« L’accidentologie est en hausse. Il y a beaucoup plus d’accidents mortels en zone gendarmerie, 33 depuis le début de l’année. Ces accidents mortels concernant pour le quart d’entre-eux des jeunes de 18-24 ans. Nous avons mis en place différentes mesures : nous avons multiplié par deux les actions de prévention, nous luttons contre les stupéfiants au volant qui occasionnent un accident un mortel sur deux en zone gendarmerie. Nous avons procédé à 1 000 rétentions de permis de conduire depuis le 1er janvier en zone gendarmerie. »

Christophe Gavat, directeur territorial de la Police nationale

« En zone police, nous avons le même nombre de morts que l’an dernier, morts liés à des conduites extrêmement dangereuses de conducteurs qui n’ont pas fait attention à des piétons ou des cyclistes. Certains de ces conducteurs étaient en état d’ivresse. Ce sont des jeunes entre 18 et 25 ans. Le nombre d’accidents a augmenté de 20% et le nombre de blessé graves de 30%. »

Des exemples

Yanel et Médérick, deux jeunes, victimes, polytraumatisés de la route dont la vie a été transformée après leur accident au cours duquel ils ont échappé de peu à la mort. Ils sont désormais engagés auprès des autorités pour parler aux jeunes et leur donner des messages de prévention.

Yanel, 21 ans, a été victime d’un grave accident de la route. Polytraumatisé, il retrouve goût à la vie progressivement. Mais, depuis, c’est une nouvelle vie qui a commencé et plus rien n’est comme avant. Il a accepté de participer à la campagne de prévention menée par les autorités contre l’insécurité routière en Guadeloupe afin de parler aux jeunes dont les 18 – 35 ans restent les plus concernés et impliqués dans l’accidentologie en Guadeloupe.

Médérick a été victime lui aussi d’un grave accident de la route. Depuis, il a décidé de s’investir pour que d’autres jeunes ne subissent pas toutes les souffrances et toutes les douleurs qu’il a connu. Il fait partie de ceux qui ont accepté de se joindre à la campagne de prévention pour lutter contre les excès sur la route.

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