Outre-mer. Renouvellement des flottes : qui veut la peau de nos pêcheurs ?

Renouvellement des flottes de pêche : Serge Letchimy appelle l’Etat à tout mettre en œuvre pour éviter ce qui serait un recul majeur pour le secteur de la pêche outre-mer.

En ce mois de mai 2023, une décision grave pourrait être entérinée définitivement par la Commission européenne dans le dossier du renouvellement des flottes de pêche en outre-mer.

En effet, cinq ans après la décision initiale de la Commission visant à autoriser les aides d’État pour le financement du renouvellement des flottes de pêche dans les régions ultrapériphériques françaises (RUP), la Commission entendrait désormais revenir sur ce principe face à l’inconséquence des données fournies par la France.

Il revenait en effet à la France de fournir une évaluation des populations de poissons et de l’état de la ressource outre-mer. Toutefois, la France n’a pas su amener à la Commission les éléments objectifs justifiant de la bonne application de la décision d’ouverture prise en 2018.

« Il s’agit d’un dossier qui a fait l’objet de nombreux échanges entre les RUP, la Commission et les Etats-membres. Nous avons assumé de nous impliquer alors qu’il s’agit d’une prérogative dévolue à l’Etat », rappelle Serge Letchimy.

Alors qu’il revenait à l’IFREMER d’assurer cette mission d’évaluation au nom de la France, le président Letchimy avait notamment suggéré à l’occasion de la Conférence des Présidents des RUP en Martinique en 2022, que l’Etat puisse associer les collectivités locales et les comités des pêches pour faire remonter le maximum d’information et de données utiles en direction de la Commission.

Une visite des installations de pêche en Martinique avait été organisée afin de permettre aux hauts fonctionnaires et aux autorités politiques de la Commission de se rendre compte par eux-mêmes de la réalité de la pêche dans nos pays d’outre-mer, sur le terrain.

« Nous nous sommes longuement battus, notamment dans le cadre de la présidence martiniquaise des RUP, au côté de nos députés européens, afin de faire appliquer cette décision. Il n’est pas question que nous acceptions un tel état de fait aux conséquences graves et lourdes pour nos pêcheurs », dit-il encore.

Conscients des besoins réels sur le plan local et en défense de la profession qui attendait l’application de cette décision, les Présidents des RUP devraient se réunir prochainement afin d’évoquer les perspectives et les actions à mener pour faire aboutir le dossier aux niveaux français et européen.

« J’appelle le Gouvernement français à mettre tout en œuvre pour fournir ces données. Nous serons à ses côtés s’il le faut. Il en va de l’avenir de la profession », conclut Serge Letchimy.

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