Christian Lara, considéré comme le père du cinéma caribéen, est en train de tourner son nouveau long-métrage L’homme au bâton en Guadeloupe.
Le réalisateur et producteur guadeloupéen s’est allié avec Gnama Baddy Dega sur ce projet qui permet de mettre en place une « passerelle culturelle » entre la Guadeloupe et le continent africain, car trois acteurs burkinabés, un acteur malien et une actrice ivoirienne ont été castés dans le film.
Lors des derniers Sotigui Awards qui ont eu lieu au mois de novembre de l’année dernière, la Guadeloupe a été le pays invité d’honneur de la manifestation en raison de l’obtention du Sotigui d’or de Luc Saint-Eloy lors de l’année 2021.
A cette occasion, le réalisateur Christian Lara s’est entretenu avec le ministre de la Culture et du Tourisme du Burkina Faso, Jean Emmanuel Ouedraogo.
Au cours de cette rencontre le réalisateur et producteur a proposé au ministre de mettre en place cette passerelle culturelle. Quelques mois plus tard, cette idée a été concrétisée par le tournage du long-métrage L’homme au bâton qui raconte l’histoire d’une légende guadeloupéenne qui raconte qu’un homme sans visage pénétrait chez des femmes lors des nuit de pleine lune pour les violer sans qu’elles ne puissent le reconnaitre. Le film reviendra sur cette affaire afin d’apporter une explication sur ces faits qui n’ont jamais été résolus.
Christian Lara :
Le long métrage « l’homme au bâton », titre éponyme du roman d’Ernest Pepin sera donc l’occasion de profiter d’une production guadeloupéenne au sujet d’une histoire guadeloupéenne qui créé un échange avec le continent africain. Il s’agit d’une continuité pour le réalisateur Christian Lara qui avait été récompensé par la cérémonie des Sotigui Awards, qui avaient sacré Luc Saint-Eloy Sotigui d’or et meilleur acteur de la diaspora lors de la 6e édition (qui a eu lieu en 2021). La passerelle culturelle initié par ce film, devrait se poursuivre sur le continent, où les acteurs guadeloupéens seront appelés à participer à des long-métrages africains. Qui était l’homme au bâton ? Comment-a-t-il traumatisé la Guadeloupe autour des années 1950 ? Ces questions et d’autres questions seront répondues dans ce long-métrage, qui mettra en valeur l’une des légendes urbaines les plus énigmatiques de la Guadeloupe.
Luc Saint-Eloy – acteur :
« J’interprète le rôle de l’inspecteur chargé d’enquêter sur les crimes commis par l’homme au bâton. Ce film est également l’occasion de démontrer que nous sommes capables de travailler ensemble d’aller l’un vers l’autre. Depuis notre visite au Burkina Faso à l’occasion des Sotigui Awardsnous avions cet objectif et avec ce film, L’homme au bâton nous avons concrétisé notre rêve de faire venir nos frères d’Afrique à nos cotés c’est chose faite et j’en suis très heureux ».
Gnama Baddy Dega – producteur :
« C’est une démarche que l’on a entamée depuis longtemps parce que dès mes premières productions j’avais des acteurs de la Côte d’Ivoire comme dans la série Villa Caraïbe et c’est une démarche que je poursuis en Afrique parce que je tourne beaucoup en Afrique où je ramène des techniciens avec moi et j’espère bientôt emmener des comédiens… On a décidé de donner la possibilité à des comédiens du Burkina Faso et du Mali de participer à ce projet. On espère faire l’inverse et ramener des comédiens sur des projets africains car nous avons des histoires qui se ressemblent. L’idée est de profiter de ce que nous avons en commun pour faire des projets ensemble ».
Philippe Dezac – vice-président de la Région Guadeloupe :
« Nous avons une volonté politique de développer la culture en Guadeloupe, par le biais d’accompagnements comme nous avons accompagné ce film. Il faut que vous sachiez que pour mettre tout cela en place nous avons une commission culture et des fonctionnaires qui travaillent sur cela. Depuis 2005, nous avons mis plus de 9 millions pour les films. Donc, nous avons mis les moyens pour faire aboutir cette volonté politique. En discutant avec Christian Lara j’ai retrouvé cette ambition de développer la culture et les films guadeloupéens tout en faisant en sorte de resserrer le lien entre l’Afrique et la Guadeloupe. J’ai également vu que faire un film, ce n’est pas facile, pour 10 minutes de film je vois tout le travail qui est effectué donc nous devons saluer ceux qui font ce travail, et en développant cette économie on pourra faire connaitre la Guadeloupe et entretenir des relations avec le Burkina Faso mais également les autres pays d’Afrique. »
Tafari Tirolien