Partis de Guyane, Guadeloupe, Martinique ou d’ailleurs en Outre-Mer, ils sont plusieurs centaines à avoir élu domicile en Côte d’Ivoire. La nouvelle génération suit le mouvement.
Réputée pour son dynamisme, Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire, est la nouvelle terre d’accueil des Antillais et Guyanais qui y vivent « comme chez eux ». Rolande Ette, de la Martinique, présidente de l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire, y vit depuis le 27 juillet 1971. Mariée à un Ivoirien, elle a découvert le pays, un an plus tôt, en 1970, au cours de vacances avec des amis rencontrés dans l’Hexagone. Initialement partie pour un mois, elle y restera finalement trois mois…
« Pendant mes vacances, une amie, secrétaire d’un grand groupe, m’a contactée pour me demander de la remplacer à son travail, raconte Rolande Ette à L’Hebdo Antilles-Guyane. Une fois repartie en France, je rencontre, un jour, mon ancien patron, qui m’a proposé de revenir en Côte d’Ivoire. Et là, j’ai rencontré mon époux. »
Une association bien ancrée dans le territoire
Doyenne des associations d’expatriés ultramarins en Côte d’Ivoire, l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire (AAG-CI) célèbre ses 70 ans, du 4 au 6 mai. En ouverture des festivités, l’artiste et universitaire guadeloupéen, Fred Deshayes, leader du groupe Soft, et la chorégraphe haïtienne, Jenny Mezile, étaient les invités de l’Association, à l’Institut français.
En fin d’année, au mois de décembre, l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire marquera le deuxième temps fort de ses 70 ans avec un dîner de bienfaisance.
« Notre ambition est de créer une grande famille. »
« Nous sommes très soudés, précise Rolande Ette. L’AAG-IC compte environ 100 membres, mais sur l’ensemble du territoire de la Côte d’Ivoire, nous sommes plus de 500 sur l’ensemble du territoire. Beaucoup de ceux qui travaillent dans des organismes internationaux, dont l’ONU, et qui viennent d’Haïti, de Madagascar… se rapprochent de l’association. Notre ambition est de créer une grande famille avec les Ivoiriens, les jeunes femmes ou hommes issus de mariages mixtes. »
À Abidjan, l’AAG-IC dispose d’un local dans la commune de Cocody, grâce au don d’un terrain par une Guadeloupéenne, éditrice en Côte d’Ivoire. Un ancrage qui permet à l’association d’accueillir leurs nouveaux compatriotes. Une nouvelle génération pose désormais ses valises en Côte d’Ivoire. « Au départ, il y avait surtout des administrateurs, puis des fonctionnaires, et d’autres, venus, comme partout ailleurs, à l’aventure. En ce moment, il y a un rush de jeunes femmes, de jeunes hommes, qui ont souvent fréquenté les mêmes grandes écoles, arrivent sur le territoire. Il y a des entrepreneurs, des médecins, des avocats, des universitaires… », commente Rolande Ette.
Cécilia Larney
Transmission culturelle
Bien accueillis, les Ultramarins partagent leur culture avec leur terre d’accueil. « Les Ivoiriens sont très férus de culture antillaise depuis Kassav’, précise la présidente de l’AAG-IC. Nous leur faisons découvrir notre culture, nos spécialités culinaires… ».
En dehors du carnaval, présent dans toutes les régions d’Afrique, les Ivoiriens ont particulièrement adhéré au Chanté Nwèl que l’Association organise chaque année sur trois dates : au siège de l’association, à Cocody et deux chez des particuliers. « C’est un vrai moment de partage très prisé par les Ivoiriens : chaque année, ils nous appellent pour savoir quand on fera le Chanté Nwèl. On est toujours étonné de voir les Ivoiriens avec leur cantique : ils chantent Noël plus que nous ! »