« Une enquête préliminaire est en cours » sur la question de la distribution de l’eau potable en Guadeloupe, a annoncé le parquet de Basse-Terre, qui s’est dit saisi « en qualité de pôle régional environnement ».
Une enquête qui fait suite à une série de plaintes pour « délit d’exposition d’autrui à un risque de mort », déposées par plusieurs plaignants en février.
Coalition Eau, collectif d’ONG françaises engagées pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, rappelle que le « Conseil des droits de l’homme des Nations unies a interpellé la France sur les droits humains à l’eau et à l’assainissement, notamment en outre-mer. »
C’est que l’accès à l’eau comme sa qualité sont des thèmes de conflits permanents, notamment en Guadeloupe, entre le (s) producteur (s) et vendeurs d’eau et la clientèle.
Un réseau obsolète, en cours de réhabilitation avec le soutien de l’Etat, la Région, le Département — il faudrait plus d’un milliard d’euros pour faire les travaux — et aussi une qualité qui laisse toujours à désirer.
Pour tenter de résoudra ces problèmes d’un autre temps et d’autres lieux qu’un département français, l’Etat, la Région et le Département ont créé le SMGEAG, Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe. Celui-ci, dont la présidence a été confie à Jean-Louis Francisque, maire de Trois-Rivières, propulsé là par la bénédiction de Guy Losbar, président du Conseil départemental, et Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, fait ce qu’il peut, notamment faire rentrer des sous dans la caisse en faisant payer le service rendu.
Et veiller à ce que les filtres dans les usines de production d’eau soient changés régulièrement. Mais là, on parle de compétence… et d’incompétence. Ce qui fait que, souvent, la décision d’interdire de consommer l’eau dans tel ou tel secteur intervient… plusieurs jours après le début de la pollution.
De plus, la clientèle qui, dans certains secteurs, ne payait pas l’eau depuis des années, sous des prétextes divers et l’encouragement d »élus irresponsables, l’a mauvaise de constater que les factures tombent.
Multiples griefs qui, montés en épingle, pourraient se terminer au tribunal… dans quelques années, considérant la vitesse à laquelle certains dossiers sensibles restent de longs mois à l’état d’ébauche dans les services de procureurs soucieux de se faire connaître, certes, mais pas de prendre des risques.