C’est donc la flotte au complet de cette seconde édition du Défi Atlantique 2023 avec la Région Guadeloupe qui s’est élancée dimanche à 15 heures (françaises) précises depuis la jetée du port d’Horta, en direction de La Rochelle en Charente-Maritime.
1 300 milles d’un parcours particulièrement alambiqué attend les 13 équipages en lice. Les enjeux sont clairs pour les trois leaders du classement actuel, Crédit Mutuel (Ian Lipinski), Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) et Alberto Bona (IBSA), tous en mesure de l’emporter au classement général qui cumulera les temps de course des deux étapes.
Les déçus du parcours entre Pointe-à-Pitre et Horta auront bien entendu leur mot à dire, et la complexité de la météo attendue recèle autant d’espoir de se refaire du côté du duo Britannique Richardson – Thompson (Tquila), d’Axel Tréhin (Project Rescue Ocean) ou d’Erwan Le Draoulec (Everial).
Difficile ce matin d’envisager un quelconque timing d’arrivée, tant les modèles météos divergent, et proposent un large éventail d’ETA (Estimated Time of Arrival) entre 4 jours et demi et… 7 jours.
Le bon départ de Mathieu Claveau
Conformément aux prévisions, le passage d’un front à la mi-journée, accompagné d’une petite bruine, a vu le vent de secteur Ouest s’installer sur la zone de départ mouillée en bordure même du port d’Horta. A 13 heures locales très précises, le Comité de course a libéré les 13 Class40, et c’est Mathieu Claveau (Prendre la Mer, Agir pour la forêt) qui lançait les débats tribord amure et sous grand spi vers la droite du plan d’eau et l’île de Pico. Seuls les Italiens de Alla Grande Pirelli (Ambrogio Beccaria, Alberto Riva et Gianluca Guelfi) tentaient leur chance vers Faial, prompts à renvoyer à leur tour en bâbord amure sous les falaises de l’île.
Très vite, tous les Class40 mettaient cap au Nord, en bâbord amure cette fois et les réglages s’affinant, les vitesses venaient allègrement tutoyer les 13 et 14 noeuds sur la route.
Une route pavée d’incertitudes
C’est donc un départ des plus paisibles qu’ont pu prendre les 13 protagonistes, sur mer plate et alors qu’une jolie lumière perçait les nuages. Les Class40 glissaient avec aisance à plus de 13 noeuds aux allures portatives.
Une entrée en matière que chacun appréciera, alors que 1 300 milles d’une route complexe s’étendent devant les étraves. Nul doute que dès à présent, chaque navigateur consulte avec avidité les écrans du bord, afin de préparer dès à présent les stratégies à mettre en place.
Entre renforcement d’une dépression au Nord, alanguissement d’un anticyclone au sud, et de nombreuses cellules anticycloniques sur la route, la trajectoire à dessiner vers La Rochelle s’avère, au moment où les Class40 quittent l’accueillante Horta, des plus nébuleuses.
Christian Dumard, expert Météo : « Une course très tactique »
Le météorologue officiel du défi Atlantique a livré ce matin ses dernières analyses météos aux coureurs : « La course s’annonce très tactique, avec de nombreuses options de route possible. Il y aura du jeu et on risque de voir la flotte se scinder assez rapidement. Le départ se fera tout en douceur, après le passage du front en fin de matinée. 8 à 12 noeuds de vent de secteur Ouest sont attendus sur zone, accompagnés d’un peu de pluie. Le front se déplace lentement vers l’Est et les Class40 vont rester dans son sillage. Au Nord de la flotte une dépression se creuse à compter de mercredi, tandis que l’anticyclone des Açores remonte vers l’archipel. C’est dans les parages du cap Finisterre qu’à ce jour les modèles météos divergent offrant des scénarios très différents. »