Le service de médecine du Centre hospitalier de Kourou propose la polysomnographie.
Favorisée par l’âge et le surpoids, l’apnée du sommeil peut provoquer des somnolences en journée et favorise la survenue de l’hypertension artérielle, de maladies coronariennes, voire d’un AVC ou un accident de la route. Elle est très souvent associée au diabète, dont la prévalence est élevée sur le territoire (1 Guyanais sur 10).
On ne sait pas combien de personnes souffrent d’apnée du sommeil en Guyane. Il s’agit d’un « syndrome fréquent et plutôt masculin, rappelle l’Inserm. L’incidence du syndrome d’apnées du sommeil augmente de façon quasiment linéaire en fonction de l’âge chez les adultes : 7,9% des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7% des 45–64 ans et 30,5% des personnes de plus de 65 ans sont concernées. Néanmoins, ces chiffres sont probablement sous-estimés compte tenu du caractère asymptomatique du syndrome chez certaines personnes. »
Pour une meilleure prise en charge
L’apnée du sommeil, qui entraîne un défaut d’oxygénation, se traduit par des micro-éveils, plus ou moins fréquents : 5 à 15 par heure en cas d’apnée du sommeil légère, plus de 30 dans les cas les plus sévères. Outre la somnolence en journée – les personnes qui en souffrent ont davantage d’accidents de la route et du travail que les autres – l’apnée du sommeil favorise la survenue de l’hypertension artérielle, de maladies coronariennes, d’insuffisance cardiaque, de troubles du rythme cardiaque, voire d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).
« Ce sont des AVC qui peuvent être déclenchés par une hypertension artérielle nocturne liée à l’apnée du sommeil », explique le Dr Valentin Kitenge, cardiologue et chef du service de médecine au Centre hospitalier de Kourou. Pour mieux la diagnostiquer et la prendre en charge que le service de médecine du centre hospitalier de Kourou (CHK) propose, depuis le mois de novembre, la polysomnographie.
Des améliorations notables
L’examen consiste en la pose d’électrodes pour mesurer l’activité cérébrale, l’activité des muscles au niveau du menton, des bras et des jambes, l’activité du cœur et l’activité oculaire. « Le patient arrive vers 17 ou 18 heures à l’hôpital. Nous lui posons l’appareil et, le lendemain matin, il peut retourner chez lui et reprendre ses activités, détaille le Dr Kitenge. En fonction du diagnostic, nous appareillons le patient à domicile pour pallier ses apnées. Il s’agit d’un masque qui facile l’oxygénation et qui nous transmet, en temps réel, des données pour vérifier l’adhésion du patient et la qualité de son sommeil. Nous le revoyons alors un mois plus tard. Pour les patients que nous n’appareillons pas, nous travaillons sur les facteurs de risque : la consommation de tabac, le manque d’activité physique, des facteurs cardiovasculaires. »
Depuis novembre, une trentaine de patients en ont bénéficié ; une vingtaine ont été appareillés ensuite à domicile. Ils ont généralement été orientés vers le Centre hospitalier de Kourou par leur médecin traitant, par le service de diabétologie de l’hôpital de Cayenne ou par un cardiologue. D’après les premiers retours des patients appareillés, certains ont eu besoin de quelques jours pour s’adapter, d’autres ont remarqué une amélioration de leur qualité de vie. Ils ne se sentent plus fatigués en journée, ne somnolent plus quand ils conduisent.