En Martinique et en Guadeloupe où les femmes sont particulièrement touchées par le lupus, des actions sont prévues du 30 mars au 1er avril, en amont de la journée mondiale du lupus, le 10 mai.
Identifié depuis longtemps par les médecins, mais souvent mal connu des patients, le lupus est une maladie auto-immune rare touchant majoritairement les femmes. Pathologie provoquant des symptômes nombreux, peu spécifiques et très variables d’un patient à l’autre, il est souvent mal diagnostiqué et sa prise en charge globale demeure aujourd’hui encore compliquée.
Si sa prévalence reste rare dans l’Hexagone, on observe en revanche une fréquence beaucoup plus importante en Martinique et en Guadeloupe, où l’on recense jusqu’à 3 fois plus de cas qu’en métropole.
Une maladie du système immunitaire
Le lupus systémique, couramment appelé « lupus », est une maladie rare affectant le système immunitaire. Maladie inflammatoire auto-immune, elle est dite « systémique » car les atteintes se manifestent au niveau de plusieurs organes à la fois, le plus souvent la peau, les reins, les articulations, les poumons et le système nerveux.
Le lupus est une maladie auto-immune au cours de laquelle le système immunitaire du patient produit des anticorps dirigés non pas contre un pathogène extérieur, mais contre ses propres cellules. C’est ce qui explique le grand nombre d’organes pouvant être atteints ainsi que la multiplicité et la variabilité des symptômes observés.
Une évolution imprévisible
Les symptômes du lupus sont généralement multiples et évoluent de manière imprévisible. Les atteintes de la peau sont les plus courantes et les plus caractéristiques avec une rougeur en forme d’ailes de papillons au niveau du visage ou encore des plaques sur les mains. D’autres symptômes peuvent apparaître au niveau des articulations (douleurs, gonflement), des poumons (difficultés à respirer) ou encore des reins (atteinte rénale pouvant nécessiter une dialyse).
En amont de la journée mondiale du lupus, le 10 mai, les Journées antillaises de rhumatologie mettront en avant la surreprésentation du lupus chez les femmes antillaises. Les 30 et 31 mars. Ce congrès de médecins spécialistes des Antilles-Guyane se réunit à Fort-de-France, jeudi 30 et vendredi 31 mars, et explorera cette année les liens entre deux spécialités : la rhumatologie et l’oncologie. Pour en savoir plus : www.jar-congres.com
Samedi 1er avril, l’association Lupus Guadeloupe organise le premier symposium thématique sur les Maladies Auto-Immunes en Guadeloupe, pour mettre en lumière les difficultés rencontrées par les patients atteints de maladies auto-immunes au cours de leur parcours de soins. La manifestation se déroulera au MACTe (Pointe-à-Pitre).
Une sur-prévalence en Outre-mer
On estime ainsi que 20 000 à 40 000 patients en sont atteints en France, parmi lesquels 9 cas sur 10 sont diagnostiqués chez des femmes. La répartition géographique des cas est cependant inégale. On constate ainsi une présence accrue de la maladie chez les populations antillaises, et en particulier chez les femmes ayant la peau noire. En effet si l’incidence est de 3,32 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants en France métropolitaine, il existe une sur-prévalence dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM) : 94/100 000 en Guadeloupe et 127/100 000 en Martinique.