Politique. Les réactions locales après l’intervention d’Emmanuel Macron

Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est adressé aux Français, profitant d’une interview télévisée, pour dire que la réforme des retraites se fera. Les réactions locales n’ont pas manqué.

Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe : « Un entêtement solitaire dangereux pour notre démocratie »

« La prestation télévisée à laquelle s’est livré le Président de la République est à la fois affligeante et terrifiante.
Après de longues semaines de silence face à la contestation unanime de cette réforme des retraites indigne, nous avons assisté aujourd’hui à un exercice surréaliste dans lequel Emmanuel Macron s’entête à justifier l’injustifiable.
Aveugle et sourd face à la crise politique et au chaos social qu’il a lui-même suscités, le Président s’obstine à entretenir et à attiser la colère populaire en refusant de retirer cette réforme proprement injuste.
En cumulant ainsi mépris et arrogance, le chef de l’État prend aujourd’hui un risque démocratique véritable. Au lieu dessiner les voies d’une sortie d’impasse dans laquelle elle s’est enfermée, la Macronie choisit la voix du pourrissement dans la brutalité.
En cette heure grave pour notre cohésion sociale et notre paix civile, j’appelle solennellement les plus hautes autorités du pays à reprendre les voies du dialogue en ne promulguant pas cette réforme qui fait l’unanimité contre elle.
Rejoignant les aspirations exprimées par le peuple guadeloupéen pour conserver ses acquis et son modèle de protection sociale, je réitère mon soutien indéfectible à la mobilisation contre cette réforme et aux initiatives prises par l’ensemble des partis de gauche au Parlement pour censurer cette loi et la soumettre au référendum.
Continuons d’avancer pour les faire reculer. »

Olivier Nicolas, Premier secrétaire du PS de Guadeloupe : « Emmanuel Macron place la France en état de légitime défiance »

« Par un inquiétant mélange de déni, de contre-vérités, de mépris et d’arrogance, le président de la République a annoncé ce mercredi son choix de maintenir « quoi qu’il en coûte » sa réforme des retraites.
Se présentant seul doué de l’esprit de responsabilité avec ses troupes minoritaires, face à un peuple qui serait majoritairement composé de citoyens irresponsables et incapables de comprendre les contraintes, le président de la République prend ainsi le risque de placer la France en état de légitime défiance devant son obstination.
Sans aucune parole apaisante, sans aucune remise en question de sa méthode, sans aucune volonté de renouer le dialogue avec les forces syndicales qu’il a refusé de recevoir, Emmanuel Macron entend donc
persister dans une épreuve de force lourde de périls pour la cohésion sociale et pour l’ordre républicain.
Les socialistes appellent partout à amplifier encore la mobilisation dès ce jeudi 23 mars et dans les prochains jours aux côtés du mouvement social. Une mobilisation qui doit demeurer déterminée et pacifique malgré le jusqu’au boutisme dont fait preuve le pouvoir.
En Guadeloupe, où le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco aimerait bien poursuivre, sans jamais parler « retraites », sa tournée des bonnes nouvelles et des principaux soutiens politiques locaux du Gouvernement en vue des prochaines sénatoriales, nous l’interpelons sur les conséquences désastreuses cette réforme dans nos territoires.
Des conséquences que le Gouvernement a refusé d’analyser en ne livrant aucune étude d’impact spécifique alors que les Outre-mer présentent des caractéristiques particulières (carrières hachées, démarrées tardivement, difficiles à reconstituer, etc.) qui rendent la réforme encore plus inacceptables sur nos territoires. »

Eric Jalton, président de Cap Excellence : « Pour un référendum d’initiative partagée »

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