Marie-Galante. Patrick Fausta : « L’hôpital est victime de la double insularité »

Depuis la fin de la période Covid, l’île de Marie-Galante doit se contenter de deux rotations maritimes par jour, à l’exception du vendredi, ce qui n’est pas sans conséquences pour le transfert des patients, le recrutement des professionnels de santé qui assurent des gardes et consultations sur l’île.

Ce samedi 11 mars, le député Olivier Serva a rencontré les représentants syndicaux de l’hôpital de Marie-Galante, mais aussi la direction de l’établissement de santé. À l’ordre du jour, plusieurs points importants – et urgents -, notamment, le transfert des patients vers la Guadeloupe, le recrutement de vacataires pour les consultations spécialisées, mais aussi les gardes.

« Nous connaissons une situation assez particulière à Marie-Galante : l’hôpital est victime de sa double insularité, commente Patrick Fausta, directeur par intérim du CHSM (Centre hospitalier Sainte-Marie). Un patient transféré à Pointe-à-Pitre pour des examens terminés dans la matinée, devra attendre le bateau de retour, à 17 heures, pour regagner l’île. Une situation qui nous pénalise également au niveau des effectifs, puisque le professionnel de santé qui accompagne le patient est lui aussi bloqué toute la journée. »

Trop peu de rotations maritimes

Les dessertes insuffisantes (les départs à 9 heures, de Grand-Bourg et à la mi-journée, de Pointe-à-Pitre ont été supprimés faute de rentabilité, selon les compagnies), refroidissent également les praticiens spécialisés et les médecins de garde, qui viennent de Guadeloupe pour officier sur l’île ponctuellement. « Le médecin qui termine sa garde à Marie-Galante, à 8 heures, pour Patrick Fausta, est obligé d’attendre le bateau de 15 ou 16 heures pour quitter l’île. Il perd une journée : ça démotive, d’autant que ces vacataires assurent aussi des missions ailleurs qu’à Marie-Galante… ».

Avec son prédécesseur, Patrick Fausta a sensibilisé par courrier les autorités sanitaires et les élus… sans réel changement. Alors, que faire ? Le député Olivier Serva, présent à Marie-Galante ce samedi 11 mars, s’est saisi du dossier. Parallèlement, Patrick Fausta avance une solution. « Je comprends les contraintes des compagnies maritimes, assure-t-il. Nous étudions la possibilité du transport par voie aérienne. Il faudra voir de quels accompagnements financiers nous pourrions bénéficier pour faire face à cette solution qui pourrait coûter cher. »

« Les Urgences ne sont pas menacées. »

Patrick Fausta assure que ces difficultés n’affectent pas la qualité des soins. « On en parle peu, mais l’hôpital de Marie-Galante développe beaucoup de prestations utiles et diversifiées grâce aux spécialistes qui viennent dispenser des soins. »

Dans un communiqué, le syndicat UTS-UGTG donne l’alerte sur la situation sanitaire de Marie-Galante. Le syndicat demande, entre autres, le « maintien permanent du service des Urgences » sur l’île. « Le service des Urgences n’est pas menacé, assure Patrick Fausta. Plusieurs services dont la maternité, le bloc opératoire ont été fermés en 2012, mais on ne peut pas imaginer l’île sans Urgences, ni médecins ! ».

Suite à la rencontre du 11 mars avec le député Serva qui s’est engagé à prendre l’attache des décisionnaires : ARS, collectivités, Port autonome, compagnies maritimes, les maires de Marie-Galante…, la reprise des rotations de 9 heures et 12 heures, ainsi que de meilleures conditions d’attente des patients à la gare maritime de Bergevin, figurent parmi les urgences à traiter.

Cécilia Larney

Christelle Godard, Uts-Ugtg : « Pour la santé de la population »

« Nous restons mobilisés pour que des solutions soient apportées, indique Christelle Godard, infirmière, Secrétaire de la section UTS-UGTG au Centre hospitalier Sainte-Marie. Avec le festival Terre de blues, en mai, en plus de la sécurité sanitaire de la population à assurer, l’île accueillera 4 000 à 5 000 personnes de plus que nous devrons être en capacité de prendre en charge. Il est de la responsabilité de l’Etat, de l’ARS, des collectivités…, que les moyens soient mis en place pour assurer la sécurité sanitaire. Il y va de la survie de notre outil de travail et de la santé de la population de l’île. »

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