Les sœurs Nardal, les oubliées de la négritude

Un documentaire à découvrir sur France 5.

De la « négritude », on connaît les pères. Ce courant politique et culturel, terreau des luttes d’indépendance de la seconde moitié du XXe siècle, a été forgé et mis en lumière par Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran-Damas… Mais aurait-il existé sans les sœurs Nardal ?

Poètes, écrivains, politiciens majeurs, les hommes de la négritude ont peu évoqué l’influence de Paulette Nardal et de ses sœurs Jane et Andrée. Pourtant, ces femmes martiniquaises, figures centrales de l’intelligentsia noire à Paris dans les années 1920, ont théorisé la « conscience noire » et son éveil.

Des figures majeures de la diaspora afro-descendante

Dans leur salon du 7, rue Hébert, à Clamart, en banlieue parisienne, elles réunissaient tous les dimanches des figures majeures de la diaspora afro-descendante. Parmi elles, les artistes afro-américains de la Harlem Renaissance, les écrivains Alan Locke et Claude McKay, la sculptrice Augusta Savage, le penseur Marcus Garvey, le premier prix Goncourt noir René Maran… Leur cousin, Louis-Thomas Achille, khâgneux, musicien, invite ses camarades Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.

Les discussions de Clamart autour de l’internationalisme noir et du panafricanisme forment la genèse de la « négritude ». Mais l’influence du salon tenu par les Nardal n’a été que très peu évoquée par Senghor, jamais par Césaire, et leur travail a longtemps été effacé de l’historiographie française. « Nous n’étions que des femmes, mais de vraies pionnières », écrivait en 1963 Paulette Nardal au biographe de Léopold Sédar Senghor, Jacques Louis Hymans. « On peut dire que nous leur avons pavé la route. »

Dimanche 12 mars, à 22.55, sur France 5

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