Le débat, initialement prévu ce samedi 2 janvier, sur l’antenne de viàATV, avec des militants de différents collectifs de Martinique, a été reporté.
La violente intrusion dans les locaux de la chaîne viàATV, au Lamentin, le 29 décembre, par des militants martiniquais, membres des collectifs Jistiss Matinik, Zéro chlordécone Zéro poison, Assaupamar, Vivre Liberté de Respirer…, a laissé des traces. Le 29 décembre au soir, des militants avaient exigé avec force de s’exprimer en direct sur l’antenne de viàATV pour dénoncer « la mauvaise gestion de la crise sanitaire, des manipulations et des mensonges autour du futur vaccin » contre la Covid-19.
« Nos collaborateurs sont encore choqués. »
Xavier Magin, directeur général de viàATV
A ce jour, le climat n’étant toujours pas à l’apaisement du côté des militants, Xavier Magin, directeur général de viàATV, a pris la décision de « reporter » le débat.
« Un débat doit pouvoir s’organiser dans un climat serein et en toute sécurité. Or, ces conditions ne sont pas réunies, a indiqué Xavier Magin. Nous avons vraiment eu très peur, mardi soir, quand nos locaux ont été pris d’assaut. Nos collaborateurs sont encore choqués. Nous ne sommes pas fermés à la discussion, mais un débat ne peut pas être organisé dans ces conditions, sous la menace, et surtout, sans aucune garantie de sécurité pour les employés de la chaîne. D’autant qu’aujourd’hui, les militants ne veulent pas d’un débat contradictoire, mais d’une tribune ! »
« Des atteintes scandaleuses »
Des voix se sont élevées pour condamner ce passage en force. Parmi elles, celle d’Yvon-Joseph Henri, président de l’association des consommateurs et des citoyens de la Caraïbe. Dans un communiqué en date du 30 décembre, Yvon-Joseph Henri dénonçait ces « atteintes scandaleuses (…) Attaquer la presse, c’est attaquer la démocratie. »
Sur le même ton, Max Orville, président du Mouvement démocrate Martinique, jugeait « inacceptables et inadmissibles ces actions contraires à la démocratie. Que certains ne fassent pas confiance à la démocratie pour régler leurs problèmes et se prononcent pour un autre système à base putschiste, voilà qui est peu glorieux pour les mêmes qui revendiqueront demain haut et fort le respect des droits de l’Homme et de la démocratie qu’ils bafouent aujourd’hui. »