Guadeloupe. Une solution en cours pour empêcher le pillage des biens des agriculteurs 

Le colonel Rabasté désigne un petit porc en âge d’être volé.

De nombreux agriculteurs de l’archipel se plaignent des vols à répétition qui ont de grosses conséquences économiques sur leur activité.

Selon les témoignages, certains éleveurs préfèrent mettre un terme à leur activité tellement les vols sont devenus fréquents et les sanctions sont rares envers les voleurs. Une délégation s’est rendue sur l’exploitation d’un éleveur, Edouard Baboullal, qui a récemment subi un énorme vol d’environ 80 cabris. 

La délégation, emmené par Tristan Riquelme, directeur de cabinet du préfet de la Région Guadeloupe, accompagné de Patrick Sellin, président de la chambre d’Agriculture, Jean-Pierre Rabaste, commandant en second de la gendarmerie de Guadeloupe et des îles du Nord et de représentants de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, a pu faire le tour de l’exploitation de onze hectares d’Edouard Baboullal.

Ils investissent et se font voler

M. Baboullal est régulièrement victime de vols.

En tout, ce sont plus de 800 000 euros d’investissement pour la production cannière et l’élevage porcin d’une quarantaine de mères. Les agriculteurs qui travaillent sur cette exploitation proposent un élevage de qualité qui nécessite une bonne gestion notamment hygiénique des porcins. 

« Il y a énormément d’investissement, et parfois lorsque l’on s’approche de l’abattage vous arrivez sur l’exploitation et vous constatez que les animaux ont disparu parce que quelqu’un est passé dans la nuit », explique un agriculteur qui présentait l’exploitation.

Le vol est un fléau qui touche un grand nombre d’agriculteurs notamment dans la région du nord grande-terre. La préfecture, la gendarmerie et la chambre de l’agriculture avaient déjà signé un protocole d’accord pour combattre ces vols, ce protocole sera prochainement relancé afin de mieux protéger les exploitants agricoles et leur exploitation.

La visite du jour a notamment permis aux membres de la gendarmerie d’analyser les lieux et la disposition de l’exploitation afin de proposer différents dispositifs de protection qui seront efficaces pour les agriculteurs.

Pour Edouard Baboullal, cette coopération, si elle débouche sur des solutions concrètes, sera la bienvenue. L’exploitant a récemment été victime du vol d’environ 80 cabris. « Je me fais également voler des cochons assez régulièrement », expliquait-il aux membres de la délégation. 

Tirolien Tafari 

ILS ONT DIT

« Nous aimerions que plus de victimes
viennent déposer plainte. »
Colonel Jean-Pierre Rabaste – commandant en second de la gendarmerie de Guadeloupe 

« Cette convention entre la gendarmerie la préfecture de la Guadeloupe et la chambre de l’Agriculture ne date pas d’aujourd’hui, mais elle a été revue il y a quelques mois afin qu’elle soit plus au goût du jour. Dans cette convention on prévoit de mettre en place certaines actions afin de soutenir les exploitations agricoles qui sont fréquemment victimes de vols, que ce soit de matériel, de moyens mais également d’animaux et de denrées alimentaires. Les objectifs sont d’apporter un conseil dans un premier temps aux exploitants agricoles pour améliorer la sécurité passive de leur exploitation. Dans un second temps, l’objectif est d’organiser chez nous un travail de surveillance et de recherche ainsi de permettre un accès facilité des agriculteurs à la gendarmerie pour qu’ils puissent déposer plainte. Aujourd’hui, peu de vols sont reportés, nous aimerions qu’ils viennent déposer plainte afin que nous puissions faire une cartographie précise de ces vols. »

« Nous savons que la revente se fait grâce
au bouche à oreille, mais également sur internet. »
Tristan Riquelme – directeur de cabinet du préfet de la Région Guadeloupe 

« C’était très important pour nous d’être présents aujourd’hui, parce que l’on parle souvent de production locale et de l’importance de consommer localement mais malheureusement, comme on peut le voir ici, les agriculteurs travaillent et investissent de grosses sommes et subissent de plus en plus de vols. Comme nous a expliqué l’exploitant, il se fait régulièrement voler, car ce n’est pas difficile de pénétrer sur l’exploitation. Les vols sont destinés à la revente et à l’abattage de viande clandestin et à la vente non controlée de la viande. Les consommateurs qui achètent ces viandes prennent un risque pour leur santé parce que les animaux ont été abattus clandestinement. Nous avons noté l’augmentation des vols grâce à l’appel lancé par la chambre d’Agriculture qui nous a saisis. Nous avons décidé de réactiver cette convention qui avait été signée il y a quelques années, nous allons également resserrer les liens avec les agriculteurs et les liens entre les agriculteurs et la gendarmerie. Nous souhaitons également renforcer les enquêtes lorsqu’il y a vol afin de démonter les filières. Nous savons que la revente se fait grâce au bouche à oreille, mais également sur internet. »

« Il faut que le Guadeloupéen qui achète naïvement
ces produits fassent plus attention. »
Patrick Sellin – président de la chambre d’Agriculture 

«  Nous sommes dans une campagne de sensibilisation pour porter cette information au grand public mais dans le même temps nous voulons montrer aux agriculteurs que nous sommes auprès d’eux. Nous avons compris que le mal-être de l’Agriculture en Guadeloupe concerne essentiellement cette pratique du vol. Avec les services de l’Etat nous nous sommes mis d’accord pour régler cette problématique qui ne peut pas uniquement être réglée par les agriculteurs. Quand il y a autant d’investissement, autant de travail accompli qui est pris comme cela les agriculteurs sont dégoutés. Nous ne pouvons pas chiffrer cette augmentation, parce que les agriculteurs sont parfois tellement dégoutés qu’ils ne portent pas plainte. Nous avons par exemple 70 plaintes recensées pour l’année dernière mais il y a eu beaucoup plus de vols ! Aujourd’hui, on remarque qu’il y a de nombreuses personnes qui vendent des produits sur internet mais souvent il s’agit de jus de canne volé, ou de produits volés aux agriculteurs. Il faut que le Guadeloupéen qui achète naïvement ces produits fasse plus attention. Il faut acheter dans les mains de nos agriculteurs et pour les autres vendeurs il faut s’assurer de la provenance de ces produits. » 

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