En Guadeloupe, comme ailleurs, les syndicats des travailleurs de la fonction publique, et de tous les secteurs d’activité, se sont réunis ce jeudi 19 janvier, à Pointe-à-Pitre, pour manifester contre la réforme des retraites
Selon le projet du gouvernement, l’âge légal de départ à la retraite serait repoussé à 64 ans. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre, à ce jeudi 19 janvier, à l’appel des organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA). Depuis la place de la mairie de Pointe-à-Pitre, le cortège, avec ses nombreux drapeaux, a évolué au son du groupe Mass mawon.
« Une volonté d’appauvrir les fonctionnaires »
Après un circuit dans la ville, les différents leaders syndicaux ont ensuite pris la parole pour appeler à « l’unité » pour cette cause.
Les syndicats restent farouchement opposés au projet de loi du gouvernement qui « obligera les salariés à cotiser pendant une plus longue période sans résoudre le problème de l’appauvrissement des salariés et des retraités. » Les syndicats dénoncent « une volonté d’appauvrir les fonctionnaires et les enseignants qui seront les premiers perdants de la réforme. »
Plus de 70 % de mobilisation dans l’Education nationale
Suivie dans l’Education nationale à 43.51 %, par les enseignants du 1er degré et à 33.83 %, dans le second degré, selon les données fournies par le rectorat de Guadeloupe, la première journée de manifestation contre le projet de loi a été « un succès », selon les syndicats. Ils annoncent d’autres manifestations et grèves au cours des prochains jours.
En Guyane, où l’appel à la grève a aussi été suivi, ce jeudi 19 janvier, l’Académie estime que 44,01 % des enseignants du 1er degré étaient mobilisés, et 26,68 % pour le 2nd degré.
Tirolien Tafari
« Une mesure punitive »
Secrétaire général de l’UNSA, Michel Letapin considère ce projet de réforme comme « une mesure punitive pour les salariés. C’est la réforme la plus dure que nous avons jamais connue : elle punit ceux qui veulent travailler et ceux qui veulent commencer à travailler tôt. On essaie de comprendre la logique. Le gouvernement n’écoute rien et veut faire payer les salariés. Dans cette réforme, rien n’est demandé aux patrons : tout repose sur les salariés. Nous sommes contre cela, contre le recul de l’âge de départ à la retraite Ni d’un jour, ni d’un mois, ni d’une année de plus ! »
« Nous ne pouvons pas accepter ce projet ! »
« C’est une mobilisation très importante, commente Eddy Ségur, Secrétaire général de la FSU. Enormément d’établissements sont fermés, de nombreux collègues sont mobilisés pour signifier au gouvernement qu’il est hors de question que nous acceptions ce projet de réforme. Cette réforme souhaite allonger la durée de la cotisation ce qui va paupériser la population, en rendant les conditions de travail extrêmement difficiles. En Guadeloupe, nous avons la problématique d’entrée tardive dans un métier, ce qui signifie que les personnes n’auront pas de carrière complète, pour les enseignants dont 80 % sont des femmes qui ont des carrières hachées, cette réforme aura encore un impact sur leur cotisation. Nous ne pouvons pas l’accepter ! Nous exigeons que le gouvernement retire cette proposition de réforme et qu’ils reviennent aux 37 annuités à 60 ans pour la retraite. »