Agriculture. Transmission, diversification, agrotransformation : les SAFER de France à l’unisson

De part et d’autre des présidents Hyest et Trèfle, les présidents des Safer de l’Hexagone et d’Outre-mer.

Visites sur le terrain en Guadeloupe pour la délégation de 17 présidents de Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) de France, avec celle, ce vendredi 13 janvier, de l’ancienne habitation caféière de Vieux-Habitants, la Grivelière, nichée sur les pentes de la vallée de Beaugendre.

Jeudi, la délégation, conduite par Emmanuel Hyest, président de la Fédération des SAFER de France, était à l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) de Duclos/Petit-Bourg. Le temps d’une visite des fermes et d’une table ronde sur la SAFER de Guadeloupe, ses réalisations et l’avenir de la filière agricole.

Le président de la SAFER de Guadeloupe, Rodrigue Trèfle, s’est dit enchanté de ces journées d’échanges avec l’ensemble des présidents et directeurs généraux des SAFER de France et d’Outre-mer.

Rodrigue Trèfle, président de la SAFER de Guadeloupe :

Ses préoccupations ? Assurer la relève et diversifier la production agricole locale, tout en préservant la surface agricole utile (SAU) de l’archipel. Ce sont des préoccupations communes dans l’Hexagone et Outre-mer de paysans soucieux de développement agricole.

Emmanuel Hyest, président de la Fédération des SAFER de France :

La visite de la Grivelière, dans les hauteurs de Vieux-Habitants, ancienne habitation caféière, a été pour les visiteurs un enchantement. Notée sur les tablettes du gouverneur de l’époque, elle est en 1761 propriété des Frères Jacobins et s’appelle Caféière Saint-Joseph. Elle devient, après avoir connu différents propriétaires, La Grivelière en 1843 avec Auguste Périollat.

Elle a été classée « Monument Historique » en 1987 pour son unicité et la qualité de conservation de ses bâtiments. Depuis 1988, c’est une propriété régionale dont la gestion est confiée à l’association Verte Vallée depuis 1997.

Sur les 90 hectares de l’habitation, environ 60 hectares sont en culture (les 30 hectares restant sont de la forêt). Au fil des siècles, on y a planté des caféiers, des cacaoyers, des roucouyers.

C’est cette plantation mêlée que les visiteurs ont pu parcourir, guidée par un agent de Verte Vallée : un sentier pavé serpente entre les arbres, entre lesquels sont plantés ici un cacaoyer, ici deux caféiers ou un roucouyer.

« Regardez, il y a des papayes ! », s’écrie une visiteuse. Si les papayes sont encore vertes, le guide explique qu’il y en a de multiples variétés toutes plus goûteuses les unes que les autres.

Le guide, obligeant, désigne un roucouyer. S’ensuit un petit discours pédagogique sur l’utilisation des graines de roucou qui ont la propriété de colorer en rouge tout ce qu’elles touchent. Un Guadeloupéen explique les utilisation des graines de roucou, pour colorer joliment le court-bouillon de poisson, du beurre de roucou très utile en cuisine. Roucou, rajoute le guide dont les Amérindiens, habitants d’origine de la Guadeloupe, se coloraient le corps pour se protéger du soleil et des moustiques.

Découverte du café mis à sécher sur des claies mobiles. On rentre la claie qui coulisse sur des rails dès la première pluie.

Les bâtiments de La Grivelière sont en particulièrement bon état de conservation. Ils sont d’ailleurs, en cours de restauration.

Le hangar où est trié le café, ou les cabosses de cacao sont ouvertes et vidées de leurs graines mises à sécher, a attiré les visiteurs qui ont pu constater que les graines de café tout comme les graines de cacao ne sentent pas. Il faut griller les premières et ouvrir les secondes pour en sentir le parfum.

De gauche à droite Jules Otto, Emmanuel Hyest, Rodrigue Trèfle et Mylène Musquet.

A l’issue de cette visite, les présidents et directeurs généraux de SAFER ont été reçu dans les locaux de Verte Vallée pour une table ronde d’échanges sur la diversification agricole et la transformation.

La directrice régionale de l’Office national des forêts, Mylène Musquet, le maire de Vieux-Habitants, Jules Otto, Gérard Berry, président de Verte Vallée ont honoré et animé cette table ronde pour démontrer que la Guadeloupe dispose d’un savoir-faire conséquent en matière d’agrotransformation et aussi d’agroforesterie. Le jardin créole n’en est-il pas l’illustration ?

André-Jean Vidal
aj.vidal@karibinfo.com

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