Guadeloupe. La Région perquisitionnée dans l’enquête sur la mort de deux officiels de la Route du Rhum

Que s’est-il passé, jeudi 12 janvier, dans l’après-midi au Conseil régional, à Basse-Terre ? Une perquisition. Ceci dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Pointe-à-Pitre suite à l’accident mortel survenu en mer à quelques encablures de Pointe-à-Pitre lors de l’arrivée du vainqueur de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, le 16 novembre 2022.

Ce matin-là, il y avait plusieurs dizaines de bateaux à moteurs qui suivaient ou entouraient l’arrivée du voilier vainqueur de la fameuse transatlantique. Ceci dans l’obscurité, avec une mer formée par les vagues générées par les bateaux lancés à pleine vitesse.

Sur l’un des bateaux suiveurs, il y avait onze personnes. Soudain, le bateau a chaviré, tapant la proue dans une vague. Submergé, il a embarqué de l’eau, envoyant ses passagers à la baille tandis qu’il s’enfonçait.

Les autres bateaux étaient passés. Toujours à la poursuite du voilier qui venait de passer la ligne d’arrivée dans un tonnerre de cornes de brumes.

Certains pilotes, qui avaient vu le drame, avaient stoppé leurs moteurs pour secourir les naufragés qui se débattaient dans l’eau. Le bateau de la SNSM, immédiatement averti, s’approchait prudemment (il faisait toujours nuit). Quatre naufragés étaient récupérés par un particulier, sept autres par la vedette de la SNSM. Malheureusement, deux d’entre eux étaient en arrêt cardiorespiratoire.

Conduits au plus près sur la côte, à Fouillole, ils ont été pris en charge par le SAMU et les sapeurs-pompiers. Malgré les opérations de massage cardiaque, ils sont finalement décédés.

Immédiatement, le procureur de la République à Pointe-à-Pitre annonçait l’ouverture d’une enquête judiciaire pour homicide involontaire.

Le 21 décembre, accompagné du chef d’escadron George Sztimer, officier en charge de la police judiciaire pour le groupement de gendarmerie de Guadeloupe et Îles du Nord, et du major Christophe Carteron, commandant de la brigade nautique de la gendarmerie, directeur d’enquête, le procureur Patrick Desjardins a souhaité, donner une conférence de presse.

Il revenait sur les circonstances du drame nautique.

Alors que le bateau, qui transportait neuf passagers et deux membres d’équipage, se trouvait à un peu plus d’un mille nautique de la ligne d’arrivée, aux alentours de 4 h 30-4 h 45, un accident nautique est survenu à l’occasion duquel deux personnes sont décédées et sept autres passagers ont été blessés plus ou moins grièvement. Les investigations menées dans le cadre d’une enquête de flagrance ont permis, dès les faits connus et dans les jours qui ont suivi, d’entendre l’ensemble des personnes qui ont été embarquées en qualité d’invités sur ce bateau (dont le président de la Fédération Française de Voile).

« Aucune des victimes ne fait état d’une collision avec une autre embarcation. Le naufrage résulte d’une brusque entrée d’eau dans l’habitacle par enfournement par l’avant qui n’a plus permis le contrôle de l’embarcation par son pilote, ce qui a entraîné un chavirage quasi-immédiat. »

« Il n’y a pas plus de témoignage impliquant un bateau qui aurait pu couper la route et obliger le pilote à faire une manœuvre d’urgence », expliquait le procureur.

« Les circonstances dans lesquelles les secours sont intervenus ne font apparaître, à ce jour, aucune négligence ni manquement. Des investigations se poursuivent sur la rapidité des secours intervenus dans un contexte particulier, avec une forte houle mécanique, de nuit, sur un bateau qui a chaviré avec onze personnes à la mer », disait-il encore.

Il révélait que toutes les personnes à bord, sauf le pilote et son second, avaient un gilet de sauvetage, ce qui n’est pas obligatoire, mais avait été demandé par le pilote au moment d’embarquer à chaque passager.

Malheureusement : « Les vérifications ont fait apparaître qu’il n’y avait aucune défaillance sur le navire, en bon état, inspecté par les Affaires maritimes en avril 2022. Néanmoins, ce navire, compte tenu de son activité commerciale habituelle, n’était pas habilité à naviguer de nuit… »

En effet, le bateau est agréé pour une activité commerciale, activité diurne puisqu’il sert habituellement à transporter des touristes dans la mangrove de Sainte-Rose.

C’est ce manquement qui peut être reproché au capitaine mais peut-être/sûrement, aussi, à ceux qui ont affrété le navire (l’intermédiaire qui a obtenu le marché public de la Région, le capitaine étant auto-entrepreneur) ainsi qu’à ceux qui l’ont accrédité dans la flotte officielle… Ont-il procédé à toutes les vérifications techniques ?

C’est cette chaîne de responsabilités qui est en cours de vérification. Et ces vérifications passent par la Région Guadeloupe.

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