Après le non-lieu du tribunal de Paris dans le dossier du chlordécone, les réactions se poursuivent. Un front commun Guadeloupe Martinique contre le scandale du chlordécone s’est mis en place hier soir en Guadeloupe à l’initiative de Guy Losbar, président du Conseil départemental. Des actions vont être mises en place pour dénoncer cette situation.
Aujourd’hui, Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, a interpelé la Première ministre.
Rappelons les faits. Depuis 2006 un dossier judiciaire, suite à des plaintes de victimes d’une molécule destinée à tuer le charançon de la banane, était dans les rouages de la justice.
Cette molécule, appelée chlordécone (le ou la), avait été interdite peu après sa sortie aux Etats-Unis. Elle avait été dans la foulée interdite en France. Sauf en Guadeloupe et en Martinique où les planteurs de bananes, par le truchement des élus locaux ayant des mandats nationaux (députés et sénateurs), avaient pu obtenir des dérogations, ce jusqu’après 1990.
Cette molécule, qui avait déclenché des cancers aux Etats-Unis, a été utilisée jusqu’à l’écoulement des stocks dans les Antilles françaises. On lui impute des cancers de la prostate et des problèmes gynécologiques et obstétriques. 95% des Guadeloupéens et Martiniquais sont imprégnés par ce poison lent.
Vingt ans après l’ouverture du dossier judiciaire, des magistrats parisiens l’ont refermé brutalement, le 5 janvier 2023, en prononçant un non-lieu.
Mardi 10 janvier, au soir, à l’initiative du président du Département, Guy Losbar, en présence (en visioconférence) du président de Région, Ary Chalus, du président de la CTM, Serge Letchimy, et des principaux acteurs du dossier en Guadeloupe s’est tenue la première rencontre jetant les bases d’un front uni.
Il s’agit d’un front uni entre les élus, les institutions, les associations, les avocats, les scientifiques et les citoyens révoltés par le non-lieu lieu prononcé dans l’affaire du scandale du chlordécone.
Front qui a décidé d’actions Guadeloupe/Martinique sur tous les fronts : parlementaire, légistatif, associatif, sociétal. Faire appel à l’Europe, à l’ONU (instances de décolonisation et de protection de la santé).