Comme chaque début d’année, les prêtres de Guadeloupe étaient réunis pour leur traditionnelle retraite sacerdotale. Monseigneur David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France, administrateur de l’église de Guadeloupe était parmi eux.
Obligatoire, la retraite sacerdotale est un temps de ressourcement pour le presbytérat. Une soixantaine de prêtres de Guadeloupe y ont pris part, à Sainte-Anne, du 2 au 6 janvier. « La retraite sacerdotale fait partie de la vie des prêtes, rappelle Monseigneur David Macaire. Chaque prêtre doit prendre chaque année un temps de ressourcement et d’exercice spirituel. En Guadeloupe et en Martinique, nous nous réunissons tous, mais chaque prêtre pourrait faire sa retraite individuellement. »
Cette retraite sacerdotale a été marquée par une nouveauté. Les interventions étaient assurées par une équipe composée d’un prêtre et de deux coaches en entreprise.
Un enseignement très pratique
« Le prêtre a bâti un parcours spirituel très concret, très ancré, à partir de l’épitre de Saint-Jacques, commente Monseigneur Macaire. Il a été suivi par l’intervention de deux coaches d’entreprise qui nous ont présenté des outils de communication, de développement personnel… en lien avec l’enseignement de Saint-Jacques. Nous avons parlé de l’accueil, de l’unité, de l’amour…, nous avons aussi fait des exercices sur la gestion de conflits, la communication non violente… Il y a eu des temps de partage sur ce que nous avons vécu, pour que l’enseignement soit pratique et s’enracine dans nos vies. »
La lettre de Saint-Jacques parle des épreuves du quotidien, de la gestion de l’argent, de l’accueil de l’Autre, qu’il soit riche ou pauvre. Un texte qui révèle un passage très édifiant sur la langue qui, selon lui, « peut emmener tout le corps en enfer, mais aussi au paradis par la bénédiction ».
« La culture de l’amour est vitale ! »
Mgr David Macaire.
Une retraite enrichissante qui ouvre une nouvelle année que l’archevêque David Macaire souhaite consacrer à la « culture de l’amour » avec le pardon, la communication non violente… « C’est vital pour l’Eglise et pour nos sociétés, souligne Mgr David Macaire. En tant que pasteur de l’Eglise en Guadeloupe et en Martinique, j’avoue que nous n’avons pas encore cette science pour la gestion des conflits, pour le pardon… L’Eglise doit le faire parce que l’Evangile nous oblige à le faire sous peine d’aller en enfer. Si on ne sait pas le faire, on ne peut pas exiger que nos jeunes n’entretiennent pas la violence dans les rues, qu’il n’y ait pas de violence routière, qu’il n’y ait pas dans le monde politique des divisions… Pardonner demande du sacrifice. Je souhaite cette année qu’il y ait de plus en plus d’hommes et de femmes convertis. Nos jeunes seront touchés, non pas par nos babillages, ou par nos grandes leçons de morale, mais par nos actes, par la capacité que nous aurons, nous, adultes, à nous aimer, à nous pardonner, à avancer ensemble, à aimer notre pays, à le respecter. »
« Préserver la douceur de vivre à Marie-Galante. »
Très sensible à l’évolution de nos sociétés et modes de vie, Mgr David Macaire ne cache pas son enthousiasme après son long séjour à Marie-Galante, l’année dernière. « J’y ai passé un moment merveilleux de grande liberté et de grand bonheur pendant mes soins dans une clinique. J’en ai profité pour faire la visite pastorale dans les chapelles, les églises… J’ai rencontré beaucoup de chrétiens ! Il y a encore un trésor à préserver à Marie-Galante : il faut travailler à être unis, à préserver une certaine douceur de vivre. J’espère y retourner le plus rapidement possible. »
Cécilia Larney
Toujours pas d’évêque en vue
Depuis le départ à la retraite de Mgr Jean-Yves Riocreux, en mai 2021, l’évêché de Guadeloupe attend son successeur. L’archevêque de Martinique, David Macaire, assure l’intérim. « Nous sommes dans des délais normaux, assure Mgr Macaire. Cela signifie que le Vatican a pris très au sérieux les nombreuses demandes et les avis transmis ont été pris en compte par les services de la nonciature. »