Elie Califer, député de la Guadeloupe, et d’autres députés ultramarins ont demandé l’audition des représentants des compagnies aériennes desservant l’Outre-mer pour qu’ils s’expliquent sur le prix délirant des billets d’avion.
Elie califer : « Depuis maintenant quelques semaines, les élus ultramarins ne cessent d’interpeller le Gouvernement sur le sujet du prix – explosif – du billet d’avion. Mais le mutisme des ministres compétents nous a, députés de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, poussés à convoquer une audition des représentants des compagnies aériennes qui desservent nos territoires. »
Le député raconte : « Elle (la réunion) s’est tenue ce jour. Assez unanimement, les compagnies ont reconnu que la hausse du prix du billet d’avion est multifactorielle et que, sur le banc des accusés, figurent l’augmentation des coûts des matières premières et du kérosène ; l’augmentation des coûts salariaux ; l’augmentation des taxes aéroportuaires ; le défavorable taux de change euro/dollar ainsi que le couteux renouvellement de la flotte aérienne poursuivi dans un objectif de décarbonation des vols. »
S’il a bien entendu les explications des représentants des compagnies, il n’en est pas moins agacé : « Je ne nie bien évidemment pas que le contexte actuel oppose aux compagnies aériennes des défis particulièrement complexes à relever. Mais je ne peux pas plus me satisfaire de penser que – comme je l’ai trop souvent entendu lors de cette audition – toutes les réponses se trouvent dans l’abaissement des taxes aéroportuaires et dans l’intervention de l’État. Dans le prix du billet, certaines taxes méritent d’être débattues. Oui. Tel est l’exemple de l’écotaxe qui ne devait au départ pas porter sur les liaisons avec les Outre-mer et la Corse ou des redevances de navigation aérienne de survol dont la hausse a été particulièrement brutale pour nos compagnies. Mais, et j’insiste dessus, l’effort ne doit pas se trouver que du côté de l’État et des collectivités territoriales qui, d’une certaine manière, participent déjà grandement à l’attractivité aérienne par la mission de continuité territoriale qu’ils assurent. »
Il conclut son propos : « J’ai aujourd’hui le vif sentiment que l’affaire du prix du billet d’avion se transforme en « ce n’est pas moi ». Chacun se défend en désignant le marché qu’il pourfend. Mais il faut bien se rendre compte que le temps passé à chercher le bon bouc émissaire se rend lui complice de l’inflation. Une nouvelle fois donc, j’appelle le Gouvernement à assumer les responsabilités qui sont les siennes. Quand le marché déraille, quand il s’emballe, il a pour rôle d’assurer sa régulation ; de contrôler les marges abusives qui y sont appliquées ; car derrière chacun de ces prix, derrière chacun de ces chiffres, est en jeu un droit à la famille. Récemment, le Ministre chargé des Transports, Clément Beaune, a demandé à la SNCF de travailler sur un bouclier tarifaire pour limiter la hausse des prix des billets de train pour protéger les plus modestes. Alors je pose la question : quid des Outre-mer ? »