Politique. Eau : la feuille de route fait débat

Etat, Région, Département, SMGEAG ont signé une feuille de route conjointe sur la gestion de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe. Le dossier complexe de l’eau est sensible. Les réactions n’ont pas manqué.

Les élus de Péyi Gwadloup (assemblée régionale) :

Bernard Guillaume, président du groupe Péyi Gwadloup

« Les élus du groupe « Péyi Gwadloup » ont appris la signature, ce mardi au ministère des Outre-mer à Paris, d’une feuille de route conjointe EtatRégion-Département sur la gestion de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe.

Sans information préalable ni débats au sein des assemblées régionale et départementale, sans
saisine du conseil syndical du SMGEAG et encore moins de son conseil de surveillance où siègent
les représentants des usagers, la Guadeloupe apprend ainsi la mise sous tutelle pure et simple du
SMGEAG et la prise en main par l’Etat de la gestion de l’eau et de l’assainissement sur notre
territoire.


Ce dernier développement vient sanctionner plusieurs mois de dérives financières et
organisationnelles au sein du syndicat mixte créé par la loi en 2021, au terme d’une laborieuse
préfiguration qui n’a fait que démontrer la difficulté des collectivités de Guadeloupe à prendre leurs
responsabilités dans ce dossier.


Les élus du groupe Péyi Gwadloup avaient notamment exprimé leur inquiétude sur la situation du
SMGEAG lors du vote, le 31 mars, d’une garantie conjointe de la Région et du Département pour
un emprunt de 50 millions d’euros au syndicat mixte. Ils avaient notamment déploré l’absence de
transparence sur la situation financière réelle de la structure et sur les objectifs de retour à
l’équilibre.


Le communiqué du Gouvernement démontre que les informations sur la situation de quasi-faillite
du SMGEAG, pourtant démenties par son président Jean-Louis Francisque, étaient fondées. Il
confirme également que les 20 millions d’euros votés dans les crédits 2023 de la mission Outremer sont bien destinés à équilibrer les charges du SMGEAG et ne constituent pas des moyens
supplémentaires dévolus aux travaux.


Le groupe « Péyi Gwadloup » renouvelle donc sa demande que les moyens financiers
consacrés aux investissements dans les réseaux d’eau et d’assainissement soient enfin à
la hauteur des enjeux.


Une amélioration significative de la situation, qui n’a sans doute jamais été aussi fragile et
dégradée qu’aujourd’hui, suppose en effet une capacité de réaliser plus de 60 millions d’euros de
travaux chaque année. En combinant les capacités financières et opérationnelles prévues à ce
stade par l’Etat, la Région et le Département, ce niveau ne peut être atteint. Ce qui laisse
comprendre à notre population non seulement que cette reprise en main est humiliante pour la
responsabilité politique guadeloupéenne, mais qu’elle se fait de surcroît sans les moyens
nécessaires. »

La réaction d’Elie Califer, député de la Guadeloupe :

Elie Califer, député

« Le 28 octobre 2022, à l’occasion de l’examen des crédits Outre-mer, je vous ai fait savoir que j’avais – une nouvelle fois – interpelé le Ministre délégué des Outre-mer, Jean-François Carenco, au sujet de l’eau. Pour que notre territoire parvienne à faire face aux nombreux défis que lui impose ce sujet, j’ai très précisément demandé qu’un « grand chantier d’intérêt national » soit mis en place le plus vite possible.

La signature d’une feuille de route le 8 novembre 2022 me semble ainsi aller dans le bon sens en ce que ce document porte une méthode inter partes (Préfecture, Conseil régional, Conseil départemental, SMGEAG) pour parvenir à nos fins.

Reste que, malgré ce pas en avant, je mesure ma satisfaction : signer ce n’est pas faire ; c’est s’engager à faire. C’est s’engager à faire ce que nous n’avons collectivement pas fait ou mal fait depuis 1998, soit l’année des premiers avertissements sur l’état des canalisations de la Guadeloupe. Mais signer cette feuille de route, c’est aussi et surtout rappeler à l’État la responsabilité qu’il a de nous accompagner. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer à ce propos.

Pour ma part, en tant que Parlementaire, je continuerai de faire ce à quoi je me suis évertué dès le premier jour de mon mandat au sujet de l’eau : être force de proposition, faire remonter les doléances – ô combien nombreuses – des concitoyens au ministre et l’interroger sur la pertinence de tel ou tel moyen. »

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