Consommation. Et si, demain, nos stations-services affichaient « pas d’essence »

La raffinerie de Martinique. @SARA

La CGTM se dit solidaire des grévistes des raffineries nationales. Une menace de blocage pèse sur la raffinerie de Martinique qui approvisionne les stations-services de Martinique, Guyane et Guadeloupe.

Dans l’Hexagone, les raffineries de pétrole sont bloquées depuis plusieurs semaines à divers degrés, entraînant un manque d’hydrocarbures aux pompes des stations-services. 27% (40% dans certaines régions) des stations-services sont en rupture d’essence. Cette grève a pour but de faire céder les grands groupes pétroliers afin qu’ils accordent une augmentation des salaires. Si certaines organisations syndicales ont dit Amen à une augmentation de 7%,la CGT ne cède pas et veut plus. Les deux syndicats majoritaires de TotalEnergies, CFE-CGC et CFDT, ont signé vendredi 14 octobre l’accord sur les salaires proposé par la direction. La CGT, qui a quitté les discussions, a dénoncé une « mascarade ».

« 150 personnes dans les raffineries
menacent de bloquer tout au pays. »

Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, a réagi à ces blocages et à la menace de réquisition lancée par Elisabeth Borne, Première ministre : « 150 personnes dans les raffineries menacent de bloquer tout au pays. Ce n’est pas une grève normale, le droit de grève a des limites. Les infirmières ne peuvent pas aller visiter leurs patients, les salariés ne peuvent pas aller travailler, l’ensemble du pays est bloqué, les pompiers, les taxis […] On est dans un cas hors norme, qui crée une telle perturbation que la réquisition est normale. Si on fait encore une semaine comme cela, avec ce type de pénurie d’essence, ça risque vraiment d’avoir un impact sur l’économie. Je pense que si ça ne bouge pas, il faut que la réquisition soit mise en place. »

« Ce qui est inacceptable, c’est qu’il y ait la poursuite de blocages alors même que des accords majoritaires ont été trouvés pour revaloriser les salaires dans les entreprises », a déclaré le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, ce dimanche, sur le plateau de CNews.

En Guadeloupe, Guyane et Martinique, les usagers sont tributaires de la raffinerie de la SARA, en Martinique, qui approvisionne les stations-services. En Guadeloupe, chaque semaine, un navire spécialisé dans le transport des hydrocarbures accoste pour remplir les cuves de stockage du dépôt de la SARA qui distribue aux stations-services.

Jusqu’à présent, aucune menace ne pesait sur les automobilistes des deux régions. Ce qui pourrait changer puisque le syndicat CGTM a décidé d’entamer un mouvement (pas encore précisé quand aux méthodes d’action). Ce qui a décidé le syndicat martiniquais, c’est le principe de réquisition brandi comme une menace par le gouvernement et qui, selon lui, constitue une atteinte aux droit de grève.

« Après les réquisitions du gouvernement,
nous avons décidé à la CGTM d’un appel au soutien. »

Dans un communiqué, la CGTM argumente : « Lorsque l’on passe à la pompe et que l’on voit que les prix grimpent, que les prix des denrées alimentaires grimpent et que le salaire est bloqué, cela ne peut pas laisser sans réaction. Tous les salariés, notamment ceux qui ont des salaires bas, des pensions de retraites, des minima sociaux, nous sommes tous concernés par ça.

Après les réquisitions du gouvernement, nous avons décidé à la CGTM d’un appel au soutien. Ce soutien sera déjà un rassemblement en début de semaine. CGTM, CDMT, FO, plusieurs organisations associatives, politiques et syndicales appellent à un rassemblement à la maison des syndicats, lundi 17 octobre à 18 heures. 

Mardi, il y a un appel à la grève avec un rassemblement à 8 heures à la maison des syndicats. La grève concernait initialement l’éducation nationale pour les lycées professionnels, mais depuis mardi et le début des réquisitions en France, elle concerne également la défense du droit de grève et des augmentations de salaires. Nous appelons nos adhérents à tenir des assemblées générales pour savoir comment ils voudraient se manifester. »

Si la raffinerie de la Martinique est bloquée, la Guadeloupe a une capacité de plusieurs semaines dans les cuves de stockage de la pointe Jarry. Sauf si, pour compléter le dispositif de blocage, des actions sont entreprises pour bloquer l’accès au dépôt.

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