Un ancien contractuel de la Région Guadeloupe, Rodrigue Solitude, chef de cabinet, actuellement directeur général par intérim du Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe, a été placé en garde à vue dans l’affaire Respire, jeudi et vendredi il est ressorti de son périple judiciaire muni d’une convocation pour janvier prochain.
Que s’est-il passé ? Respire + est le nom d’une société qui a saisi l’opportunité de la crise sanitaire et du port du masque obligatoire pour être enregistrée au greffe du tribunal de commerce, s’installer dans un hangar de la pointe Jarry, acheter les machines propres à la fabrication de masques.
Tout ceci en très peu de temps, des capitaux privés et une subvention de la Région — versée avant la déclaration de l’entreprise au greffe — ayant permis de gagner du temps. C’est qu’il fallait faire vite, les masques étant difficiles à trouver sur le marché national ou international.
Il s’agissait, a-t-on dit alors, de parer au plus pressé pour que les Guadeloupéens soient équipés de masques sans attendre que les commandes passées par les uns ou les autres en Chine soient honorées. D’autant que, passant par certains pays d’Europe avant d’arriver en Guadeloupe, ces commandes-là étaient bien souvent pillées au passage…
Les preuves sont suffisantes,
selon le procureur
Des informations et une vidéo (peut-être aussi un comportement irréfléchi) ont laissé entendre que Rodrigue Solitude, contractuel de la Région, mais aussi chef d’entreprises (7), aurait joué de son influence pour obtenir des fonds publics à des fins personnelles.
Le Parquet de Pointe-à-Pitre a décidé de le poursuivre pour « prise illégale d’intérêt par une personne chargée d’une mission de service public. »
Pas besoin d’une mise en examen, Rodrigue Solitude sera jugé par citation directe devant le Tribunal judiciaire pointois.
Qu’est-ce qu’une citation directe ? La citation directe permet au procureur de la République de convoquer directement l’auteur présumé des faits devant le tribunal correctionnel ou le tribunal de police.
Cette procédure peut être utilisée pour certaines infractions, lorsqu’il existe des preuves suffisantes et que le tribunal peut juger l’affaire sans délai.