L’Organisation Nos Petits Frères et Sœurs tire la sonnette d’alarme sur la grave crise de disponibilité de carburant que connaît le pays depuis plusieurs mois. Cette importante organisation du secteur sanitaire annonce que les hôpitaux Saint-Damien et Saint-Luc ainsi que le Centre de physiothérapie Sainte Germaine sont menacés de cessation de leurs activités pour cause de carburant.
La crise déclenchée par la rareté de carburant secoue toutes les couches de la société. Si les responsables de certains hôpitaux publics sont jusqu’à présent taciturnes à en parler, l’Organisation Nos Petits Frères et Sœurs a levé le voile sur ce qui était prévisible : les hôpitaux risquent d’être dysfonctionnels si la pénurie du carburant persiste en Haïti au détriment des milliers de patients qui sont en attente de soins de santé.
« En fait, à cause de non-disponibilité régulière de carburant sur le territoire national depuis plusieurs mois et en raison des récents troubles sociaux dans le pays, notre réserve stratégique de carburant disponible à la centrale énergétique « SMART GRID » de Fondation Saint-Luc, approvisionnant ces deux hôpitaux et le Centre de physiothérapie en énergie électrique, est presque épuisée », informe l’Organisation Nos Petits Frères et Sœurs dans une note.
« Un SOS est lancé »
« Nous lançons un SOS aux principaux fournisseurs de carburant pour permettre le renflouement crucial de notre réserve pour la garantie de la poursuite des services de pédiatrie pour plus de 153 enfants hospitalisés et pour plus de 47 femmes enceintes à la maternité de l’hòpital Saint-Damien; de soins urgents et d’hospitalisation pour plus de 70 adultes y compris des soins de traumatologie à l’hôpital Saint-Luc. Faute de renflouement immédiat, nous n’aurons guère le choix que de constater l’arrêt prochain des services de soins au niveau des deux hôpitaux (Saint-Luc et Saint-Damien) et le Centre de physiothérapie Sainte Germaine de NPFS », poursuit la note.
« En outre, à cette situation, s’ajoute la disponibilité de nos employés fortement affectée par l’impact de cette énième crise de carburant sur le transport en commun. De ce qui précède, nous appelons aux autorités étatiques, au secteur privé des affaires et aux particuliers, afin de faciliter rapidement un couloir de livraison de carburant non seulement aux hôpitaux Saint-Luc et Saint-Damien, mais aussi à tous les hôpitaux concernés par cette crise persistante d’approvisionnement en carburant. »
Une situation évoquée cette semaine par plusieurs hôpitaux dont l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti qui fonctionne avec un noyau d’urgence.
D’autres structures hospitalières dont l’hôpital Saint Nicolas de Saint Marc avait pointé du doigt l’impact que la pénurie du carburant risque d’avoir sur les hôpitaux et, par conséquent, la vie des Haïtiens. Le centre hospitalier de Grand-Goâve a officiellement observé un arrêt de travail à cause de la pénurie du carburant, a annoncé l’administration dudit hôpital dans une note. En attendant un dénouement de crise cette multidimensionnelle, le terminal Varreux où sont stockés 70% des produits pétroliers est toujours inaccessible.
Source : Le nouvelliste