Arrivé en Guadeloupe en début d’après-midi, le ministre délégué aux Outre-mer s’est entretenu avec les médias. Un long monologue, la réponse à deux questions… Entouré de Max Mathiasin, Olivier Serva, Elie Califer, députés, accompagné de Guy Losbar le président du Conseil départemental qui a fait le voyage Paris-Pointe-à-Pitre avec lui, Jean-François Carenco a dit pourquoi il est là, pendant deux jours : « Tout le gouvernement s’est mobilisé pour dire très fortement l’affection de la nation à la Guadeloupe au moment où elle souffre. Il y a des sujets compliqués, mais il est important que, face à un accident de la vie, toute la République manifeste sa présence envers ses compatriotes. »
Jean-François Carenco a chaudement félicité « tous ceux qui ont agi pour que cet événement se passe le mieux possible : le préfet, ses équipes, les pompiers, la Sécurité civile, les agents des communes, les maires, le RSMA, le Département… tout le monde a travaillé ensemble. C’est ce qu’on aime ! J’adresse des remerciements particuliers aux jeunes Guadeloupéens du RSMA qui ont fait le job en aidant à nettoyer. » Petit clin d’œil en passant à l’une des composantes essentielles quand il y a des ouragans et qu’il faut déblayer les axes routiers. Le RSMA qui a des hommes et des engins de travaux publics.
Jean-François Carenco a confirmé une nouvelle fois que l’arrêté de catastrophe naturelle serait signé et publié au Journal Officiel vendredi ou samedi. Personne ne sera oublié, même pas les planteurs de bananiers qui ont perdu leurs champs. Il a aussi félicité les élus, qu’il a souhaité rencontrer ce soir (à Capesterre Belle-Eau) pour voir ce dont ils ont besoin.
Le ministre a ensuite entamé une visite des communes sinistrées : Goyave d’abord puis Capesterre Belle-Eau.
Une réelle empathie
A Goyave il a parlé longuement avec les uns et les autres, Guadeloupéens qui ont été sinistrés, ont perdu leurs biens, se remettent lentement de l’émotion.
Certains ont expliqué l’héroïsme de ce voisin qui est venu au secours de sa voisine alors que lui-même devait aussi protéger sa propre famille. Le ministre a répliqué que la dame avait bien de la chance d’avoir un tel voisin.
La solidarité c’est important :
Passant de maison en maison, le ministre a réconforté réellement les gens : leur posant des questions, les écoutant avec une attention remarquable. Leur prodiguant des mots d’encouragement, s’inquiétant des enfants : ont-ils regagné leurs salles de classes ? Certaines écoles sont encore privées d’eau, a expliqué Ferdy Louisy, maire de Goyave, le ministre rappelant que, ce soit, arrive en Guadeloupe une machine à produire de l’eau potable à partir de l’eau de rivière.
Et les familles sinistrées, sont-elles relogées, a demandé encore le ministre. La dynamique Corinne Vingataramin, directrice générale de l’Etablissement Public Foncier, a signalé des appartements vides à Petit-Bourg.
A Capesterre Belle-Eau, réunion avec les élus
Dans un petit restaurant, la patronne a eu de l’eau dans sa cuisine : elle va relancer son activité, dit-elle au ministre qui est passé derrière les fourneaux, observe tout en écoutant la dame. Là encore, hommage à la résilience, au courage. Le ministre veut aller par-là : il y a des jeunes qui l’interpellent, veulent en savoir plus sur ce qu’il va faire. Il leur parle de l’état de catastrophe naturelle qui va permettre de rembourser les dommages, promet qu’il reste à leur écoute, les invite à faire remonter les interrogations par leurs élus.
Déjà, il faut partir, aller à Capesterre Belle-Eau. Gros embouteillage de la sortie de Goyave à l’entrée de Capesterre Belle-Eau. Le convoi passe. Il pleut. Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre Belle-Eau et le conseil municipal attendent le ministre à Marquisat. Là, la route s’est effondrée. Il y a un trou béant, des maisons de l’autre-côté. Le ministre veut voir de près. On lui dit de ne pas s’approcher du bord, que tout peut s’écrouler.
Après Marquisat sous une pluie battante, un peu de marche dans les rues de Capesterre Belle-Eau :
Direction la mairie. En passant par le petit village artisanal dont une des maisons est passée par dessus bord et repose dans la mer. A la mairie, ouverture de la réunion par Jean-Philippe Courtois, qui passe la parole au ministre. Il est venu pour écouter les élus, leur dire deux ou trois choses…
La réunion avec les élus a permis à chacun de s’exprimer :
Au premier rang, il y a Jean-Louis Francisque, le président du SMGEAG, le syndicat unique de l’eau. Vingt jours après, il y a encore 80 000 Guadeloupéens sans eau. Ils en ont parlé.
L’avantage de ce ministre, c’est qu’ancien préfet de Guadeloupe, il connaît les dossiers et les personnes. Ce qui lui donne une certaine latitude pour dire les choses en connaisseur. Et sa capacité d’écoute, vingt ans après son passage, est toujours là. Ce qui est un atout pour les élus qui savent lui parler sans le flagorner ni tenter de lui cacher certaines vérités gênantes.
André-Jean Vidal