Dans certains villages, 100 % de la récolte a été perdue et les habitants n’ont plus rien pour replanter…
Trois mois après que la rivière Lawa a inondé les villages et ravagé les récoltes, la situation est encore très difficile, pour les habitants du Haut-Maroni. « C’est terrible pour tout le monde. Certains n’ont plus rien ou n’auront bientôt plus rien », témoigne Melekeu Sankana, médiatrice au centre délocalisé de prévention et de soins (CDPS) d’Antecume Pata.
Clara de Bort, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS), et Steven Kuzan, responsable du programme Bien-être des populations de l’intérieur (Bepi) étaient sur place pour constater l’état de la situation dans chaque village, d’Elahé à Antecume Pata.
Accompagner le retour à l’autonomie alimentaire
« Nous nous sommes rendus dans les abattis. Les habitants tenaient à nous montrer les dégâts provoqués par la dernière saison des pluies, relate Steven Kuzan. Le manioc, les dachines, les bananes, tout a pourri. A Cayodé, 100 % de la récolte a été perdue et ils n’ont rien pour replanter. »
Un travail avec les services de l’État en Guyane est en cours pour trouver des solutions permettant aux populations touchées de retrouver leur autonomie alimentaire.
De réelles préoccupations
Outre les dégâts sur leurs récoltes, les habitants ont exprimé leur souhait d’obtenir plus rapidement les résultats des analyses de qualité de l’eau, que surveille l’Agence Régionale de Santé. L’instabilité des réseaux numériques rend difficile leur consultation sur internet.
Ils ont également évoqué les besoins de rénovation des tukusipan (les carbets communautaires), de rénover l’ancienne infirmerie d’Elahé ou d’installer des toilettes et douche au CDPS (centre délocalisé de prévention et de soins) d’Antecume Pata, pour les patients qui y sont hébergés en observation.
Prévenir les suicides
Créé notamment à la suite du rapport parlementaire sur les suicides des jeunes Amérindiens, le programme Bien-être des populations de l’intérieur (Bepi) a pour mission d’aider les populations (Haut Maroni et Moyen-Haut Oyapock) à trouver les moyens d’améliorer leur bien-être, leur vie collective, les liens entre les générations. Ce programme de santé communautaire permet de renforcer les facteurs protecteurs du suicide. Les fonds alloués au programme Bepi sont de 500 000 euros par an, répartis en deux enveloppes : 150 000 euros dédiés à la coordination du programme et 350 000 euros dédiés au financement des projets.