L’équipe d’urologie du Centre hospitalier de Kourou a posé un sphincter urinaire artificiel, pour la première fois en Guyane, en avril. Un dispositif qui permet aux patients incontinents de contrôler le moment où ils urinent.
Souvent synonyme d’exclusion sociale, l’incontinence est généralement une conséquence d’un traitement médical ou chirurgical, notamment suite à une prise en charge chirurgicale du cancer de la prostate. L’incontinence peut également être d’origine neurologique.
D’autres patients pourraient donc avoir besoin d’une telle intervention, suite par exemple à un AVC. En Guyane, une dizaine de patients pourraient avoir besoin de la pose d’un sphincter urinaire artificiel chaque année.
« Cette intervention reste rare, mais rend un service important au patient, indique le Pr Vincent Ravery, chef du service d’urologie au Centre hospitalier de Kourou. Le premier patient opéré vivait depuis trois ans avec un sac collecteur, glissé sous les vêtements, qui stockait l’urine et qu’il fallait vider une fois plein. »
Comment ça marche ?
Le sphincter urinaire artificiel est composé de trois éléments, totalement invisibles pour le patient :
- Une manchette installée autour de l’urètre, qui maintient l’urine dans la vessie quand elle est fermée
- Un ballon de régulation de pression
- Une pompe installée dans le scrotum, que le patient active pour ouvrir la manchette et permettre à l’urine de s’écouler dans l’urètre
« Le fait que le dispositif soit en trois éléments permet de changer facilement ce qui dysfonctionne », explique le Pr Ravery, urologue.
L’opération nécessite trois jours d’hospitalisation, pour s’assurer qu’aucune infection ne se déclare. « C’est une opération assez complexe, qui n’est réalisée que dans une dizaine de centres de référence dans l’Hexagone, insiste le Pr Ravery. Il y a une technicité chirurgicale. Comme pour tout ce qui a trait à la pression de liquide, il y a un sujet autour de la gestion de l’air. Cela a impliqué l’équipe d’infirmiers du bloc opératoire. »
Le dispositif n’est activé qu’un mois après l’intervention pour s’assurer de la bonne cicatrisation. « On forme alors le patient à l’utilisation du dispositif. » Celui-ci peut alors aspirer à une vie normale !