Mercredi 20 juillet, le président Bruno Blandin, de l’UDE-Medef a tenu une conférence de presse. Réputée ou annoncée « sans langue de bois. »
Bruno Blandin a fait un retour sur l’assemblée générale d’il y a trois semaines, au cours de laquelle un point sur la situation des entreprises après deux ans de pandémie a été acté. Les entreprises pour leur plus grande part — les entreprises du Medef sont 500 et il y a plus de 10 000 entreprises en Guadeloupe — ont supporté le choc. Certaines ont même dépassé les résultats de 2019, dernière année avant la crise sanitaire.
En fait, cette conférence de presse était l’occasion de dire en avant-première les messages qui seront délivrés au ministre délégué, chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, que le Medef va recontrer demain jeudi.
Que va-t-on dire à ce ministre délégué qui est en visite pour prendre ses marques, voir qui est là aujourd’hui qu’il aurait connu lors de son séjour de trois ans, il y a vingt ans, quand il était préfet ?
Lui parler pouvoir d’achat maintenant que la politique du carnet de chèque n’est plus possible.
« Nous allons lui demander des mesures adaptées au territoire. Que les mesures nationales soient adaptées à chez nous », explique Bruno Blandin.
Mais aussi qu’il conserve les 15 centimes d’aide pour les carburants et « que les prix retournent au niveau d’avant. »
Interrogé sur les prix pratiqués depuis quelques temps dans certaines grandes surfaces, le président du Medef a dit s’étonner que le blé, le tournesol, soient cultivés en Ukraine et en Russie et que le marché mondial dépende de ces deux pays en guerre. « Il faut cultiver ces produits ailleurs, pourquoi ne cultive-t-on pas ces produits en France ? »
Il serait loisible de lui répondre que ces pays là produisent des céréales et des graines de tournesol qui servent à faire de l’huile à moindre prix et que beaucoup de coopératives agricoles françaises pratiquent l’import à bas prix de ces céréales et graines plutôt que de continuer à les acheter à des agriculteurs français. D’où une baisse de production en France… d’agriculteurs dégoûtés.
C’est, d’ailleurs, la même chose en Guadeloupe avec les fruits et légumes plus faciles et moins onéreux à importer — et la marge est importante pour le commerçant — que d’acheter à des producteurs locaux.
Mais, le président de l’association patronale l’a dit pour la énième fois : « Pourquoi ne produit-on pas chez nous ? »
Interrogé sur certains produits vendus en Guadeloupe deux à trois fois ce qu’il est vendu dans une grande surface de l’Hexagone, le président Blandin a répliqué : « Si un commerce pratique des prix abusifs, il ne faut plus y aller ! »
Autre solution proposée par le Medef pour faire baisser les prix des produits importés. « Il y a des taxes régionales très importantes sur ces produits, si la Région baisse le taux d’octroi de mer les produits seront moins chers pour les Guadeloupéens. »
De même le Medef regrette que Région et Etat ne travaillent pas plus ensemble pour ce qui est des aides aux entreprises, des aides à la formation des jeunes, etc.
« Il y a beaucoup d’entreprises qui se perdent dans ces aides multiples, parfois redondantes, et qui, en fin de compte, ne profitent pas de ces possibilités; Il devrait y avoir harmonie, simplification des procédures. »
Idem pour les aides comme le pacte pour l’emploi des jeunes, pratique, qui a fait ses preuves. « On n’en entend plus parler alors que ça fonctionnait. On a mis autre chose en place. Il fallait continuer avec ce pacte. D’ailleurs, nous allons demander au ministre l’adaptation des aides pour l’emploi de nos jeunes. »
Pour fédérer les adhérents du Medef et leur apporter un plus, une application Medef va être lancée en septembre prochain. Elle donnera des actualités, l’agenda, l’annuaire des adhérents, des offres premium, rendra compte de l’activité des commissions et proposera des services du Medef.
De même, le président Bruno Blandin reprendra des sorties sur le terrain, un tour de Guadeloupe à la rencontre des entreprises. Entre 22 juillet et le 19 août il devrait rencontrer 50 entreprises sur l’archipel.
Une question sur les délais de paiement des collectivités ? « Toujours pire, pas mieux en tout cas. D’ailleurs, on ne me donne plus le chiffre global de la dette des collectivités, les sommes dues aux entreprises de Guadeloupe ! », conclut Bruno Blandin.