Le parquet de Port-au-Prince a confirmé pour Le Nouvelliste l’arrestation vendredi à Port-au-Prince de Gina J.L Rolls qui serait impliquée dans le processus d’importation de la cargaison d’armes et de munitions saisie cette semaine à la douane de Port-au-Prince. Le commissaire du gouvernement qui a émis plusieurs autres avis de recherches demande au ministre de l’Economie et de Finances de mettre à sa disposition « toutes les informations généralement quelconques relatives à la franchise douanière accordée à l’Eglise épiscopale d’Haïti. »
La personne chargée de recevoir au nom de l’église épiscopale d’Haïti à la douane de Port-au-Prince le container dans lequel il y avait des armes de guerre et de munitions est la commissionnaire en douane Gina J.L Rolls. A la suite d’un avis de recherche, pour « trafic illicite d’armes et de munitions opérant pour le compte de l’Eglise Episcopale d’Haïti » cette dernière a été arrêtée vendredi à Port-au-Prince, selon le parquet de la capitale.
Dans deux correspondances envoyées au directeur central de la police judiciaire, le commissaire du gouvernement accorde une délégation de compétence à la police nationale pour saisir Interpol en vue d’appréhender les nommés Franklin Batista et Lindor Remy pour leur implication présumée dans le dossier de la cargaison d’armes et de munitions saisie à la douane de Port-au-Prince.
« Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince vous présente ses compliments et vous requiert de saisir INTERPOL en vue de rechercher, d’identifier, de contraindre par corps et de conduire en état au parquet de Port-au-Prince le nommé Franklin Batista, demeurant actuellement aux Etats-Unis d’Amérique, expéditeur de la cargaison d’armes et de munitions saisie le 14 juillet 2022 à la Douane de Port-au-Prince. Il est poursuivi de trafic international illicite d’armes à feu et de munitions en conformité des dispositions de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale et de son Protocole additionnel se rapportant au trafic d’armes à feu, de pièces et de munitions », écrit Me Jacques Lafontant, chef du parquet à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Dans une autre correspondance à la DCPJ, Me Lafontant demande aussi la même procédure policière contre Lindor Rémy. Dans le même registre, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince demande au ministre de l’Economie et des Finances de mettre à sa disposition toutes les informations généralement quelconques relatives à la franchise douanière accordée à l’Eglise épiscopale d’Haïti.
« Monsieur le Ministre,
Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince vous présente ses compliments et vous requiert, agissant en sa qualité de garant de l’ordre social et sous l’égide de la flagrance relative à la découverte suivie de saisie d’importantes quantités d’armes à feu et de munitions à la douane de Port-au-Prince, de passer des instructions au service concernée de votre administration en vue de lui transmettre toutes les informations généralement quelconque relatives à la franchise douanière accordée à l’Eglise épiscopale d’Haïti, notamment les documents concernant les exonérations douanières de ladite Église pour l’exercice fiscal en cours », écrit Me Jacques Lafontant à Michel Patrick Boisvert.
Cette demande, a ajouté le chef du parquet de la capitale, s’inscrit dans le cadre de l’enquête de flagrance initiée par le commissaire du gouvernement relative à la découverte des armes à feu et de munitions dans des containers pour le compte de l’Eglise épiscopale d’Haïti.
L’inventaire partiel de la fouille jeudi d’un container au port de Port-au-Prince a permis de saisir 18 armes automatiques dont 6 AK-47, des Galil et des M-4, un fusil calibre 12, quatre à six armes de poing, presque 20 000 cartouches, 120 chargeurs d’armes de différents calibres.
Source : Le Nouvelliste