Politique. Ministère délégué aux Outre-mer : « Une régression inadmissible », affirme Olivier Nicolas

« Emmanuel Macron orchestre la relégation des Outre-mer dans la hiérarchie gouvernementale », commente Olivier Nicolas, Premier secrétaire de la Fédération de Guadeloupe, secrétaire national aux Outre-mer du Parti Socialiste qui craint : « Loin d’être anecdotique ou symbolique, cette décision apparaît donc comme un clair renoncement de l’exécutif à doter ce ministère des moyens de déployer une politique spécifique, ambitieuse et cohérente pour ces territoires et, au-delà, pour la France. »

La Fédération des socialistes de Guadeloupe a adressé « ses félicitations républicaines à M. Jean-François Carenco, nommé ce lundi ministre délégué chargé des Outre-mer. »

La suite du communiqué change de ton pour souligner : « Mais ce choix d’un haut-fonctionnaire de qualité, réputé bon connaisseur de nos territoires, notamment pour avoir été préfet de Guadeloupe et Saint-Pierre et Miquelon dans les années 90, ne saurait masquer une régression inadmissible : le portefeuille des Outre-mer n’est plus un ministère de plein exercice. »

Olivier Nicolas commente : « Victime d’une sanction électorale sans précédent dans la plupart des territoires ultramarins lors de l’élection présidentielle et aux législatives, le président de la République orchestre ainsi la relégation des Outre-mer dans la hiérarchie gouvernementale en rattachant de nouveau ce portefeuille au ministère de l’Intérieur. »

Il rappelle : « Cette mise sous tutelle constitue un grand bond en arrière après une décennie durant laquelle le ministère des Outre-mer était redevenu en 2012, avec Victorin LUREL sous la présidence de François Hollande, un ministère de plein exercice. Il s’agissait alors de permettre à ce ministère d’assumer la très grande transversalité de ses missions qui em- brassent sur trois océans les enjeux économiques, sociaux, environnementaux, éducatifs, géopolitiques, à la condition bien sûr d’avoir à sa tête une véritable volonté politique. »

Et conclut : « Loin d’être anecdotique ou symbolique, cette décision apparaît donc comme un clair renoncement de l’exécutif à doter ce ministère des moyens de déployer une politique spécifique, ambitieuse et cohérente pour ces territoires et, au-delà, pour la France.

Avec un cabinet affaibli, une administration centrale déjà en manque de véritables spécialistes et désormais sous tutelle, c’est la capacité du nouveau ministre des Outre-mer à gagner des arbitrages – notamment budgétaires – qui se trouve ainsi affaiblie, à l’évidence à dessein. Tout cela au moment où se posent dans ces territoires avec une acuité sans précédent des questions cruciales de pouvoir d’achat, de services publics défaillants, de développement économique et d’emploi, de transition énergétique et écologique ou encore de gouvernance locale. »

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