Opinion. Sont-ils des chefs de village ?

PAR ALAIN PLAISIR*

Il y a quelques temps, un journaliste me demandait pourquoi je ne conduisais jamais une liste aux élections municipales. J’ai répondu, sous forme de boutade : « Je ne veux pas être un chef de village. »

Avec le recul, je me rends compte que la classe politique en Guadeloupe n’a pas dépassé le cadre des élections municipales, quelque soient les élections.

Ainsi, lors des récentes élections législatives, on a entendu beaucoup de candidats parler de leur projet pour la Guadeloupe, voire pour leur circonscription

Ils ont oublié qu’ils étaient, avant tout, des députés français, qui allaient siéger à l’Assemblée nationale française, pour voter des lois françaises.

Dans ce cadre là, ils sont là pour voter le budget de la nation française et les budgets consacrés aux missions de l’Etat : Défense, Education, Santé, Culture, etc. Accessoirement, ils vont voter le budget des Outre-mer.

Mais, le rôle d’un député ne s’arrête pas là, il est sensé avoir une opinion sur les questions d’actualité comme la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les risques d’un conflit mondial.

On aurait aimé que nos députés s’intéressent aussi aux traités signés par l’Union Européenne et ratifiés par le parlement français.

On aurait aimé qu’ils aient quelque chose à dire sur certains traités qui nous concernent directement, comme les Accords de Partenariat Economique (APE) signés par l’UE avec 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ( ACP). Et je ne parle même pas de la délimitation de la ZEE qui, dans le passé, nous a fait perdre l’îlot d‘Aves (traité ratifié le 10 décembre 1982).

Ces accords APE nous concernent au plus haut point, car ils permettent à nos voisins de nous vendre librement (sans droits de douane) leurs produits concurrents, sur le marché guadeloupéen et sans réciprocité.

Hélas, ce n’est pas le cas ! Et nos électeurs se contentent d’élire de bons conseillers municipaux, aux mieux des maires et des conseilleurs régionaux, qui n’existent que lors du vote du budget de l’Outre-mer.

*Fondateur du CIPPA, Comité d’initiative pour un projet politique alternatif en Guadeloupe

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